L’hôpital Jean Bouveri, symbole du verdissement de Montceau
Développement durable. Avec l’inauguration du chauffage de l’hôpital Jean Bouveri, Montceau-les-Mines poursuit sa transition vers le développement durable de son réseau de chaleur.
Si le réchauffement climatique et l’explosion des prix de l’énergie conditionnent lourdement notre rapport à l’énergie, force est de constater que — face à la nécessité — les acteurs publics ont engagé un virage à 90 degrés en matière de développement d’énergie propre et économique. Mais certains n’ont pas attendu d’être au pied du mur. À Montceau-les-Mines, c’est l’hôpital Jean Bouveri qui bénéficie d’un nouveau réseau de chaleur. Une opération qui s’inscrit dans un grand plan de verdissement engagé en 2013.
Mille fois moins d’eau utilisée
Historiquement lié à l’histoire minière, le chauffage de l’hôpital Bouveri était assuré depuis 1954 par un réseau de vapeur aérien alimenté par une chaudière fonctionnant au gaz dont les tuyaux traversaient les bois avoisinants — soumis aux intempéries — et géré par les Houillères de Blanzy : « On avait de l’énergie primaire créée par les déchets du charbon qui transformait de l’eau en vapeur mais qui — par souci d’économie — finissait aux égouts » explique Dominique Lamard responsable départemental de Moncia (DSP) et Engie Solutions : « On dépensait 21.000 mètres cube d’eau par an pour la portion de quatre kilomètres, et on avait un rendement de 60%. On perdait 40% de l’eau et donc de la production d’énergie ».
Sans compter qu’en basse pression, la vapeur nécessite d’être chauffée à 180 degrés Celsius et que le coût d’un réseau de chaleur en haute pression avoisine les 3.000 euros le mètre — car il nécessite une technicité particulière — contre 1.000 euros le mètre pour un réseau en basse température. C’est donc ce dernier modèle qui vient d’être inauguré par Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-Les-Mines, Barthélemy Foubert, directeur régional Alsace Bourgogne Franche-Comté d’ENGIE Solutions et Philippe Collange Campagna, directeur de l’Hôpital Jean Bouveri.
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Établi sur le principe d’une chaudière traditionnelle, l’eau est chauffée à 110 degrés et envoyée directement dans des tuyaux désormais enterrés, et en circuit fermé : « Nous avons un rendement de 90 à 95% et on utilise peu d’eau. À Montceau pour les 17 kilomètres de réseau l’appoint représente environ 20 mètres cube par an… 1.000 fois moins pour un réseau quatre fois plus long ». Autre avantage, l’eau est chauffée par des générateurs basse température à partir de biomasse, qui acte donc une plus grande indépendance à l’égard du gaz.
Au total, l’investissement représente 3,5 millions d’euros pour l’ensemble du système, y compris les stations secondaires. Un investissement qui s’inscrit dans le contrat de délégation de Service public confié en 2013 à Engie Solutions par la Ville de Montceau-Les-Mines, et qui prévoit le passage de l’intégralité du réseau de la ville en basse température.