L’université de Franche-Comté se dote d’une filière d’odontologie
Formation. Ce sont 26 étudiants qui ont fait leur rentrée en filière d’odontologie pour la première fois à l’UFR Santé de l’université de Franche-Comté.
Jusqu’ici, les étudiants en première année de médecine à l’université de Franche-Comté qui souhaitaient devenir chirurgiens-dentistes étaient envoyés à Nancy et Strasbourg. Désormais, avec la création d’une nouvelle formation spécialisée, ils peuvent poursuivent leur formation à Besançon à l’UFR Santé. Présentée vendredi 2 décembre, à l’occasion du lancement des festivités du six-centième anniversaire de l’Université de Franche-Comté, cette filière d’odontologie s’inscrit dans une démarche nationale et résulte d’un travail partenarial engagé depuis plusieurs années par les acteurs de l’éducation et de la santé en Bourgogne-Franche-Comté avec le soutien des collectivités territoriales. Ainsi, le 5 septembre, 26 étudiants ont fait leur rentrée en odontologie. Ils alternent cours théoriques médicaux et enseignements spécifiques à l’UFR Santé et cours pratiques au CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon.
Favoriser l’implantation de chirurgiens-dentistes sur le territoire
Le 2 décembre 2021, le Premier ministre annonçait la création de nouveaux sites universitaire en odontologie pour pallier une densité trop faible de praticiens sur certains territoires. En Franche-Comté, le nombre de chirurgiens-dentistes par habitant est inférieur dans tous les départements à la moyenne nationale qui était en 2019 de 64 professionnels pour 100.000 habitants. Ce nouveau cursus permettra de maintenir une offre de soins et de chirurgie dentaires sur le territoire dans les années à venir.
>LIRE AUSSI : L’UBFC a-t-elle encore un avenir ?
La filière odontologie de l’université de Franche-Comté s’appuie sur les filières hospitalières locales : Trévenans, Vesoul, Lons-le-Saunier, Dole, avec une extension de fauteuils spécifiques dans les hôpitaux de ces villes. « L’université de Franche-Comté a ainsi été accréditée pour assurer les enseignements en odontologie tout comme sa voisine bourguignonne. Ensemble, elles ont élaboré leur programme d’enseignement et ont été équipées de la même manière », précise Macha Woronoff, présidente de l’université de Franche-Comté.
Anticiper l’avenir
Trois postes d’enseignants-chercheurs en odontologie ont été ouverts pour cette filière. La formation intègre également des formateurs professionnels chirurgiens-dentistes et odontologistes. Les étudiants pourront s’exercer sur des simulateurs grâce aux financements de la région Bourgogne Franche-Comté et de Grand Besançon Métropole. « Nous avons la chance d’avoir du très bon matériel, ce sont des conditions idéales d’apprentissage pour les étudiants », s’enthousiasme Édouard Euvrard, responsable de cette nouvelle filière. Pour la suite, l’université de Franche-Comté souhaite poursuivre l’enseignement en odontologie après la troisième année, et donc être accréditée pour le deuxième cycle qui comprend l’enseignement clinique. Cette demande d’accréditation nécessitera un renforcement des moyens techniques, particulièrement des fauteuils pour les étudiants. Associé au projet, le CHRU de Besançon prévoit de se doter d’un nouveau service d’odontologie pouvant accueillir les promotions de quatrième, cinquième et sixième année.
Par ailleurs, l’université de Franche-Comté espère augmenter le nombre d’étudiants dans ce cursus. Aujourd’hui l’ensemble des places a été pourvu. « On vise un accroissement progressif du nombre d’étudiants jusqu’à la cible estimée de 50 dans les prochaines années », pronostique Thierry Moulin, doyen de l’UFR Santé. Cette ouverture de filière présage aussi de futures collaborations avec le domaine industriel. « Nous sommes dans une région où il y a une grande incidence des microtechniques et beaucoup d’industriels. Il est positif pour nous de nouer des partenariats avec les étudiants, estime Hugues Daussy, vice-président recherche et valorisation de l’université de Franche-Comté. Il faut être transversal dans les deux sens. L’odontologie a besoin des microtechniques, mais peut aussi beaucoup leur apporter : pour exemple, les impressions 3D explosent dans le milieu dentaire... ». Pour cette ouverture, l’État aura versé 750.000 euros, la région 450.000 euros et Grand Besançon Métropole 300.000 euros.