L’Usinerie en route vers l’avenir 4.0
Industrie. Après sept ans et neuf millions d’euros, l’Usinerie, officiellement inaugurée, va désormais accompagner les industries dans leur transition numérique.
« Elle est le plus ancien bâtiment industriel de Saône-et-Loire et se projette désormais dans les techniques les plus modernes de transformation digitale qui va projeter notre industrie dans les prochaines décennies ». C’est par ces mots que Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône a débuté la cérémonie d’inauguration de l’Usinerie, ancienne sucrerie du quai de Cosme devenue pôle numérique du Grand-Chalon, n’hésitant pas à comparer cette étape à la grande mutation industrielle du site à sa construction en 1823. Comme un poisson dans l’eau, le premier édile, également historien, a rappelé que le lieu, symbole de la vocation industrielle de la ville était « promis à la démolition pour ne laisser qu’un terrain vague » sans l’intervention de la famille de Sylvie Déprez Balland, fille du dernier directeur de la sucrerie.
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Ils étaient venus et étaient tous là pour inaugurer ce nouveau pôle régional, financé par l’Institut des arts et métiers de Chalon-sur-Saône, le Conservatoire national des arts et métiers de BFC, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et la société d’économie mixte (SEM) Usinerie Partners pour inaugurer ce site destiné à accompagner les industries dans la révolution numérique en proposant des formations du bac au doctorat et à la formation continue et en fédérant les acteurs régionaux (universitaires, institutionnels et entreprises).
Symbole entre l’industrie d’hier et de demain
Pour Sébastien Martin, président du Grand Chalon « ce bâtiment est fait pour les chefs d’entreprises soulignant que sur les 122.000 PME industrielles françaises, seule la moitié se considère comme innovante » et voit dans l’Usinerie un outil pour aider les autres à obtenir plus de valeur ajoutée : « C’est particulièrement difficile dans les territoires dits intermédiaires comme les nôtres qui ne disposent pas des laboratoires de recherche, de la grande université ». S’adressant aux centaines de chefs d’entreprises présents, Sébastien Martin a assené : « C’est le lieu de la quatrième révolution industrielle dans un territoire où l’industrie représente 25% des salariés. C’est le lieu pour vous aider vers votre transition numérique ». André Accary, président du conseil départemental a rappelé que l’économie ne faisait pas partie des compétences, mais a souligné que « le département de Saône-et-Loire est fragile, et l’Usinerie représente un atout d’attractivité supplémentaire construit par l’ensemble des partenaires. Nous avons intérêt à ce qu’il y ait de plus en plus de facteurs d’attractivité et c’est le rôle du département d’accompagner ce type de projet ».
Intervenant à hauteur de quatre millions d’euros, Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC se félicite de la création de « ce lieu d’excellence pour le développement industriel, un lieu qui part du passé et qui montre la direction du futur et qui s’appuie sur l’innovation pour pousser la compétitivité des entreprises » en précisant « qui n’a pas une compétence numérique ne s’inscrit pas dans l’innovation ». Là aussi, Marie-Guite Dufay, qui a souligné l’insistance de Sébastien Martin à défendre ce projet dès son arrivée il y a six ans, se félicite du dialogue entre les différents espaces et les acteurs de l’industrie : « C’est la capacité à construire des écosystèmes et la région sera là pour pousser ces écosystèmes. Nous avons ici les meilleurs chercheurs de France ». Et de conclure : « Nous devons réconcilier les Bourguignons et les Francs-comtois avec leur industrie et rappeler que ce sont des filières d’avenir pour nos enfants ». Pour conclure, le nouveau préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy a salué « la reconquête de l’histoire industrielle de la ville », qualifiant l’Usinerie de « bâtiment étendard de l’histoire et de l’espace d’une ville qui se reconstruit sur la ville ».