L’Yonne va conserver son centre d’appels du Samu
Santé. Inscrite dans le Projet régional de santé (PRS) 2018-2028 de Bourgogne-Franche-Comté, la fusion du « Centre 15 » d’Auxerre avec celui de Dijon n’est plus à l’ordre du jour.
Le projet avait provoqué une levée de boucliers chez les élus icaunais qui, une fois n’est pas coutume, s’étaient montrés unanimes pour exprimer un refus catégorique au projet de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté.
En octobre 2020, la publication de documents internes au centre hospitalier (CH) faisant état de la future délocalisation du centre de réception et de régulation des appels d’urgence auxerrois – communément appelé le 15 – vers le centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon avait mis le feu aux poudres et fait entrer Guillaume Larrivé, alors député de la première circonscription, dans une colère noire des plus inhabituelles.
Une pétition en ligne recueillait, dans le même temps, les inquiétudes des habitants qui redoutaient que le Samu d’Auxerre subisse le même sort que celui de Nevers, dont le centre de régulation a été transféré vers Dijon dès 2018.
>LIRE AUSSI : 1,7 million de fraudes à la CPAM en 2022
Cette décision de fusion programmée dans le cadre du Projet régional de santé (PRS) 2018-2028 était motivée par la « très forte dégradation de la démographie des médecins urgentistes » dans le département. Interrogée sur l’avancée du dossier, l’autorité sanitaire semble avoir fait machine arrière.
« En 2023, dans le cadre général de l’évaluation du PRS, l’ARS a constaté que la fusion du Centre 15 d’Auxerre avec celui de Dijon ne se justifie plus, même si des coopérations renforcées sont nécessaires et légitimes, sous la forme de partenariats opérationnels, par exemple pour assurer une suppléance, lors de fortes tensions saisonnières, ou la convergence des systèmes d’information et des procédures de régulation. Ce rapprochement doit être organisé en partenariat entre les deux Samu centre 15. »
Quid de la mutualisation entre le 15 et le 18 ?
Selon Jean-Jacques Coiplet, le directeur général de l’ARS qui a présenté « cette feuille de route » il y a quelques semaines aux « parties prenantes », il est aujourd’hui primordial de « permettre le déploiement du Service d’accès aux Soins (SAS) - nouveau service d’orientation de la population - associant les régulateurs et effecteurs hospitaliers et libéraux, dans son parcours de soins, visant à offrir au patient confronté à un besoin de soins urgents ou non programmés, lorsque l’accès à son médecin traitant n’est pas possible, la possibilité d’accéder à un professionnel de santé, à toute heure et à distance ».
Quant à la mutualisation entre le 15 et le 18 - le centre d’appels des sapeurs-pompiers - voulue notamment par Christophe Bonnefond, le président du Service départemental d’incendie et de secours de l’Yonne (Sdis 89), il ne semble pas, pour le moment, d’actualité. « L’objectif prioritaire de l’ARS est d’abord de déployer le SAS 89 pour la fin de l’année, avec tous les acteurs concernés (libéraux, hospitaliers, transporteurs sanitaires, Sdis…) conformément aux orientations du Gouvernement. » Une façon comme une autre de botter en touche…