Collectivités

La collecte des déchets plus chère pour les foyers

Fiscalité. Payer ses déchets au poids, une bonne idée ? Pour les habitants des 24 communes de la Communauté de communes Mâconnais-Tournugeois, la mise en place de la Taxe incitative va leur coûter plus cher.

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La collecte des déchets plus chère pour les foyers
(Crédit : Ville de Tournus)

Payer ses ordures ménagères en fonction du poids de ses déchets, l’idée n’est pas nouvelle et a déjà fait son chemin dans plusieurs collectivités. Pour les 24 communes de la Communauté de communes Mâconnais-Tournugeois, les élus ont tranché en faveur d’une taxe d’enlèvement incitative (TEOMI) à l’horizon 2025 qui ouvrira la porte à une redevance incitative (REOMI).


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Concrètement, chaque foyer conservera une part fixe de sa contribution - une façon pour les services fiscaux de pouvoir recouvrer les impayés plus automatiquement - complétée par une taxe variable en fonction du poids de ses déchets, évalué grâce à des bacs pucés individuels ou collectifs ou des sacs prépayés. Une façon pour la Communauté de communes Mâconnais-Tournugeois d’encourager les foyers à trier leurs déchets face à la trop grande quantité de déchets résiduels, tri sélectif qui sera renforcé dès le 1er janvier prochain.

Une vertu onéreuse pour les contribuables

Un modèle vertueux donc, du moins sur le papier. Car dans la réalité, les redevances au poids déjà instaurées dans plusieurs départements posent différents problèmes à leurs voisins qui se retrouvent envahis de déchets. C’est le cas par exemple de la Nièvre qui récupère involontairement les déchets de ses voisins du Cher. Mais le plus difficile à faire admettre n’est pas là : la taxe incitative, de même que la redevance qui suivra ne récompensera personne, pas même les bons élèves du tri, ni les plus précaires, puisque les élus ont déjà annoncé une augmentation de 3,5 points de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) pour préparer les investissements futurs liés à la taxation individualisée (bacs à puces, sacs, véhicules… ). Un modèle de taxation qui vire donc plus au répressif qu’à l’incitatif et sur lequel les élus admettent qu’il va falloir communiquer. Contactée à plusieurs reprises, la CCMT n’a pas donné suite à nos demandes.