Collectivités

La Puisaye-Forterre esquisse sa stratégie économique

Territoires. Avec le soutien en ingénierie de l’Agence économique régionale de Bourgogne Franche-Comté (AER BFC), la communauté de communes, à cheval sur l’Yonne et la Nièvre, a défini les grands axes de son développement économique pour les prochaines années.

Lecture 5 min
Photo de Jean-Claude Lagrange, Pauline Girardot et Jean-Pierre Saulnier-Arrighi
En présence de Jean-Claude Lagrange, président de l’AER-BFC, et de Pauline Girardot, secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne, le président de la CCPF, Jean-Pierre Saulnier-Arrighi, a présenté les grands axes de développement économique du territoire, à Moulins-sur-Ouanne, le 30 mars. (Crédit : JDP)

Avec 35.000 habitants répartis sur 1.750 kilomètres carrés - ce qui en fait le plus vaste et le moins dense de tous les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de Bourgogne Franche-Comté - la très rurale communauté de communes de Puisaye-Forterre (CCPF) souhaite néanmoins faire de ses singularités un vecteur d’attractivité.

En présence de Jean-Claude Lagrange, président de l’AER BFC, et de Pauline Girardot, secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne, le président de l’intercommunalité, Jean-Pierre Saulnier-Arrighi, n’a pas manqué de rappeler, lors de la présentation du « portrait économique », que « ce territoire dynamique doté d’un environnement de qualité » avait sa carte à jouer « qu’on le veuille ou non » dans sa proximité avec l’Île-de-France.

Si la Puisaye-Forterre dispose d’une quarantaine d’hectares de fonciers mobilisables, dispersés sur quatre zones d’activités économiques (ZAE), pour l’accueil de nouveaux projets industriels, la stratégie de ce pays de bocages s’oriente davantage vers la consolidation et la structuration de filières plus traditionnelles. Ainsi trois axes de développements prépondérants sont envisagés dans les années à venir.

S’appuyer sur le Projet alimentaire territorial

Représentant 12 % des emplois et 71 % de la superficie, l’agriculture constitue un secteur de tout premier ordre, tant en Puisaye qu’en Forterre. Lauréate de la phase de préfiguration pour l’appel à projet du « Programme national de l’alimentation », la communauté de communes entend conforter les circuits courts et l’appui à la commercialisation en vente directe.

Elle souhaite, par ailleurs, « favoriser l’émergence et les développements de nouvelles pratiques agricoles » en lien, notamment, avec Foodtech BFC, ainsi qu’encourager l’implantation d’activités agroalimentaires innovantes, que ce soit, par exemple, de transformateurs de productions locales ou d’emballages écoconçus.

Une démarche est, par ailleurs, engagée pour l’obtention de l’IGP (Indication géographique protégée) pour le grès de Puisaye-Forterre, ce qui pourrait redynamiser la filière de la conservation alimentaire.

S’inspirer de la matière et du geste

Dotée d’un tissu artisanal riche et varié, la CCPF ambitionne de promouvoir le territoire à travers son savoir-faire et ses matières premières, telles l’eau, le bois, la pierre et le verre.


>LIRE AUSSI : Vézelay, transition écologique et contournement sud


Elle compte, pour cela, s’appuyer sur les artisans d’art reconnus tout en mettant l’accent sur la formation professionnelle et l’emploi grâce à deux pôles, le Cnifop (Centre international de formation aux métiers d’art et de la céramique) de Saint-Amand-en-Puisaye (Nièvre) et la MaNa (Manufactures nationales) de Champignelles - le campus international de production, de création et de formation autour de l’artisanat, du design et de l’architecture -, fondé par le designer Thomas Dariel, qui sera inauguré le 7 avril prochain.

Une réflexion doit, par ailleurs, être menée sur la valorisation des ressources forestières et l’utilisation des matériaux biosourcés dans le secteur de la construction et de la rénovation.

S’orienter vers un tourisme qualitatif

« Le tourisme doit constituer un axe de développement fort », a martelé le président de l’intercommunalité. Il faut dire qu’avec Saint-Fargeau, la maison de Colette, le château de Guédelon, Druyes-les-Belles-Fontaines ou encore la Métairie Bruyère, le territoire ne manque pas d’atours.

Si la pénurie d’infrastructures hôtelières freine les longs séjours, la Puisaye-Forterre veut se saisir des nouvelles tendances, comme le « slow tourism » et le « tourisme expérientiel », pour attirer des visiteurs en itinérance.

Elle envisage ainsi de renforcer la communication sur son identité. Constituer une offre d’hébergements alternatifs en réaffectant des lieux atypiques pourrait faire partie des leviers de développement.

La CCPF s’est, par ailleurs, engagée dans la création d’une voie verte entre Saint-Sauveur-en-Puisaye et Rogny-les-Sept-Écluses, reliant la Scandibérique, pour favoriser le vélotourisme.