Vézelay, transition écologique et contournement sud
Territoire. Le préfet de la région Bourgogne Franche-Comté effectuait son deuxième déplacement à Auxerre, lundi. À cette occasion, Franck Robine a évoqué les dossiers en cours, en présence de Pascal Jan, le préfet de l’Yonne, et de Patrick Gendraud, le président du conseil départemental.
Le 9 novembre dernier, lors de sa visite inaugurale aux portes du Morvan, le successeur de Fabien Sudry avait promis de revenir dansl’Yonne pour faire « un point d’étape » sur les actions de l’État dans le département bourguignon. À commencer par l’Opération grand site (OGS) de Vézelay et le besoin d’une gouvernance renforcée.
« Il suffit de gravir la Coline éternelle pour comprendre la nécessité de préserver ce lieu magnifique et son potentiel d’attractivité. Je salue la décision du conseil départemental d’avoir accepté d’être la cheville ouvrière de ce projet », a déclaré Franck Robine, soulignant la volonté commune d’attribuer « les moyens financiers nécessaires » à la réussite de la démarche, préalable à sa labellisation.
« Sous l’impulsion du préfet Jan, cette opération est lancée. Dans l’Yonne, il existe un désir partagé de mettre en valeur cette richesse. C’est dans cet esprit que nous nous inscrivons », s’est félicité Patrick Gendraud.
Préoccupation majeure de l’État, la nécessaire transition écologique des territoires a été l’occasion pour Franck Robine et Pascal Jan de détailler les différents leviers mis à disposition des collectivités dans « cette approche d’accélération qui touche tous les domaines », tels le « Fonds vert » doté d’une réserve financière de 8,9 millions d’euros pour le département.
« Avec 19 projets recensés sur l’ensemble du territoire, concernant notamment la rénovation thermique, nous observons un mouvement de fond, une réelle prise de conscience », a expliqué le préfet de l’Yonne.
Un élan qui se matérialise, par exemple, dans la conversion Led des éclairages publics ou le financement de programmes pour la réduction des ordures ménagères.
Alors que la démarche « Zéro artificialisation nette » (Zan), dont l’objectif est de réduire de 50 % le rythme de la consommation d’espaces naturels par les collectivités territoriales d’ici à 2030, inquiète certains élus locaux, le préfet de région s’est montré déterminé mais serein sur ce volet, faisant acte de pédagogie et de bon sens.
« Je préfère parler de sobriété foncière. Il ne s’agit pas de geler tous les projets. En 2050, quand 100 hectares de terrains seront consommés, l’équivalent sera remis à la nature. Il existe des outils comme le traitement des friches, y compris en centre-ville, pour lutter efficacement contre l’artificialisation des sols. »
Selon une étude menée lors des 10 dernières années dans la grande région, entre 100 et 300 hectares de terres sont consommées en moyenne, par département et par an. « Ce sont des chiffres qui restent relativement mesurés. »
L’hydrogène, une « passion » bourguignonne
Parmi les dossiers suivis avec beaucoup d’attention par le préfet de région, celui du déploiement de la filière hydrogène et de ses champs d’application constitue l’une de ses priorités. « La Bourgogne-Franche-Comté est pilote dans ce domaine. C’est vrai pour l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté, et plus particulièrement dans l’Auxerrois, où cinq bus hydrogène sont d’ores et déjà en circulation et ont validé une première manche. Ils démontrent bien la pertinence de l’hydrogène dans le transport de personnes et du lourd. L’arrivée de Mc Phy à Belfort est un signal extrêmement positif. »
La création d’une activité rétrofit dans le département, pionnier dans ce domaine, permettrait, par ailleurs, d’ouvrir sur de nouvelles perspectives de croissance.
Le préfet de l’Yonne, Pascal Jan, a profité de ce temps d’échanges pour évoquer le dossier, clivant, de la production d’énergies renouvelables - « L’Yonne n’est pas en retard sur les dossiers de l’éolien du photovoltaïque » - affirmant, néanmoins, sa volonté « d’instruire tous les dossiers ».
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« Il faut établir une stratégie de développement des énergies renouvelables qui soit utile, en fonction de la puissance dégagée. L’acceptabilité de la population est une donnée importante. Nous menons une réflexion avec la chambre d’agriculture pour accompagner l’émergence de projets agrivoltaïques. » Concernant la méthanisation, il a admis « une forte résistance » causée, selon lui, « par une certaine méconnaissance » de cette technologie.
Contournement d’Auxerre
Enfin, s’il y a un dossier sur lequel les représentants de l’État étaient attendus « au tournant », c’est bien celui du contournement sud d’Auxerre, dont les travaux de fouilles archéologiques préventives ont déjà été effectués.
Malgré une période inflationniste qui pourrait laisser craindre un énième rebondissement, « les planètes sont alignées pour que le projet aboutisse. Ma conviction est que cette déviation doit se faire », a affirmé Franck Robine. Un point de vue partagé par le président du conseil départemental qui a rappelé « la mobilisation importante des élus ».
« J’ai toujours en tête l’échec de la liaison Troyes-Auxerre-Bourges. Aujourd’hui, la répartition financière de chacun - ville d’Auxerre, communauté d’agglomération, du département et de l’État - a été actée. Je n’ai pas le sentiment que le calendrier sera remis en question », a confié Patrick Gendraud.