La Saône-et-Loire prolonge son Plan eau destiné aux agriculteurs

Ce n’est plus un secret pour personne, le réchauffement climatique est là. Plus rapide que certaines prévisions, il a déjà plongé soixante départements dans une situation hydrologique critique dès le 10 août dernier, un record depuis les premiers relevés. Si on estime à 512 milliards de mètres cubes la quantité d’eau de pluie tombant sur les plaines de France, seuls 30% parviennent à rejoindre les nappes phréatiques, une perte due notamment à l’évaporation, plus importante encore en période de canicules.

Si cette raréfaction a certes un impact sur les ménages avec des restrictions liées à l’arrosage des jardins ou le remplissage des piscines, 2022 aura montré que les conséquences sont autrement plus dramatiques pour le secteur agricole. On se souvient de cultivateurs de salades devant des champs asséchés ou de la difficulté des éleveurs à assurer l’abreuvage du bétail, réglementé par une directive européenne (98/58/CE, annexe 16) imposant une quantité suffisante pour les animaux mais aussi une qualité proche de la potabilité humaine. Sur les 32 milliards de mètres cubes d’eau douce prélevés chaque année (chiffres 2018), l’agriculture en consomme 45% (dont 80% pour l’irrigation), bien loin devant le refroidissement des centrales nucléaires (31%) ou la production d’eau potable (21%), l’industrie n’en consommant que 4%.

2,7 millions d’euros engagés depuis 2020

C’est pour faire face à ce risque que dès 2020, le département de Saône-et-Loire a initié un Plan environnement qui identifie la préservation de la ressource en eau comme un enjeu majeur et un Plan eau en faveur de l’agriculture pour accompagner leurs pratiques plus économes en eau et financer les équipements de matériels permettant de récupérer et d’acheminer l’eau de pluie pour l’ensemble des usages liés à l’agriculture. C’est la poursuite de ce Plan jusqu’au 30 juin 2023 que le conseil départemental vient d’adopter.

>LIRE AUSSI : Dijon Céréales investit dans les énergies renouvelables

Concrètement, chaque exploitation agricole engagée dans la mise en place d’une installation visant à récupérer l’eau de pluie peut bénéficier d’une subvention allant jusqu’à 80% (avec un montant des dépenses plafonné à 60.000 euros hors taxes par porteur et par an) sur des infrastructures liées à la collecte de l’eau, son stockage, ou les traitements répondant aux normes sanitaires et l’acheminement, et cumulable avec d’autres dispositifs nationaux, régionaux ou locaux existants et louant sur un délai de deux ans. Depuis sa mise en place, le Plan eau a permis d’accompagner près de 240 exploitations à hauteur de 2.699.697 euros.