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Le forum Ladyjtech : Start-uppeuse malgré tout

Égalité. Le forum LadyjTech initié par Dijon Métropole valorise start-up et entreprises innovantes fondées par des femmes. Nombre, levée de fonds : les chiffres ne sont en effet pas à leur avantage même si des exemples régionaux montrent que les tendances peuvent s’inverser.

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Photo du forum ladytech
Ladyjtech a réuni de jeunes start-uppeuses et des start-uppeuses expérimentées pour mettre en lumière les problématiques rencontrées par les femmes et leur capacité à innover. (Crédit : NH)

En 2021, 88% du montant total levé par les start-ups était captés par des équipes 100% masculines tandis que moins d’une start-up sur quatre est fondée ou cofondée par une femme.

Pour mettre en lumière cette problématique, Dijon Métropole a organisé deux tables rondes autour de plusieurs start-uppeuses venues partager leurs expériences. Selon les études, une femme sur quatre se dit intéressée par l’entrepreneuriat tandis que 77% des entreprises dirigées par des femmes comptent moins de 50 salariés.


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« Les femmes sont mises ou se mettent elles-mêmes souvent en retrait » reconnaît Delphine Rauscent, fondatrice de la start-up Vert Laine.

« Dans les échanges, les gens ont tendance à regarder mon associé plutôt que moi, même si dans l’agroalimentaire ce n’est pas le pire » sourit Jeanne Baudevin, cofondatrice de Fungu’It. Alors que Déca BFC accompagne 22% de start-ups crées par des femmes, Claire Maugras, responsable de l’incubateur BSB se félicite. « Sur quatre ans, nous avons accompagné 42% de femmes, la jeunesse veut entreprendre. »

La problématique du financement

À l’occasion du LadyjTech, des créatrices expérimentées ont partagé les difficultés rencontrées tout au long de leur parcours. « Mes premiers associés se sentaient comme obligés de mentionner mes diplômes à Harvard et aux Mines aux investisseurs, comme pour contrebalancer le fait que je sois une femme et justifier ma présence » raconte Sophie Kerob, aujourd’hui à la tête de Wooskill avant de se souvenir : « Chaque fois, c’est à moi qu’on demandait le café, comme si j’étais la secrétaire mais pas une associée. »

A ses côtés, Julie Boucon, cofondatrice d’Holy Owly, se souvient des difficultés à mener une seconde levée de fonds qui ont conduit les dirigeantes à vendre leur start-up. « Les millions levés par des équipes féminines ne représentent que 0,81% de l’investissement global réalisé. Même si on félicitait notre croissance, les fonds ne nous soutenaient pas. Dans notre prochain projet, nous intègrerons un homme pour mettre les chances de notre côté. »