Le préfet à Chenôve, ou la « réponse républicaine »
Collectivités. Après les incendies criminels le 14 juillet 2022 contre la mairie et le CCAS, le préfet de région réaffirme le soutien de l’État à l’ambitieuse politique de sécurisation et de reconstruction menée à Chenôve.
C’est une visite qui doit se lire au-delà du chiffre - conséquent - des différentes aides que l’État octroie à la ville de Chenôve au titre notamment des programmes de rénovation urbaine : 21,6 millions d’euro soit environ un tiers de ce que la commune va engager au total pour son ambitieux plan de sécurisation et de reconstruction.
Mais si Franck Robine, préfet de région et préfet de Côte-d’Or a souhaité consacrer cette matinée du jeudi 9 février à arpenter les rues de Chenôve en compagnie de son maire Thierry Falconnet, c’est d’abord pour réaffirmer l’état de droit face aux « voyous » qui, le 14 juillet 2022, ont incendié l’hôtel de ville et le CCAS, « une réponse républicaine pour dire aux habitants qu’ils ne sont pas tout seuls et que l’État fera tout pour qu’ils vivent normalement », tout en saluant l’« excellence du partenariat » avec la commune et certifier que les engagement de l’État dans l’ambitieuse politique de sécurisation et de reconstruction menée par la commune (voir ci-contre) seront tenus.
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Programme dont il souligne par ailleurs « la pertinence de l’approche dans tous les domaines de l’action », car « la réponse ne peut pas être que policière et judiciaire, je crois aussi à ce levier puissant que sont les actions culturelles et de médiation » a appuyé le préfet, qui ne minimise pas pour autant la réalité du quotidien des habitants confrontés aux trafics et atteintes aux biens et aux personnes.
Moyens de sécurité renforcés
Chenôve non plus ne se voile pas la face et a mis les moyens d’une politique « pour une ville apaisée » : dix policiers municipaux et deux agents de surveillance de la voie publique, ainsi que des médiateurs sociaux et éducateurs de rue. À noter qu’un médiateur est présent dans les collèges de la ville.
La vidéoprotection sera également renforcée et pourrait profiter du doublement des crédits octroyés dans ce domaine par la loi lopmi promulguée le 24 janvier dernier, qui fixe les budgets du ministère de l’Intérieur. « Nous sommes à un point de bascule, a reconnu Thierry Falconnet qui souligne les atouts de sa ville malgré son image dégradée par les faits de délinquance. Soit on cale face aux difficultés, soit on gagne le pari de faire de Chenôve un pôle d’attractivité majeur de la métropole. » L’ampleur du programme de rénovation urbaine montre sans conteste l’option retenue.