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Maternité d’Autun, le député Rebeyrotte accuse l’ARS de mensonges

Territoire. Après l’annonce de la suspension définitive de la maternité d’Autun demandée par l’Agence Régionale de Santé, le bras de fer s’engage avec le député Rémy Rebeyrotte qui annonce déjà la fermeture d’autres sites en Saône-et-Loire.

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Maternité
(Crédit : Freepik)

Suspendue depuis le 16 décembre dernier, et sauf surprise, la maternité d’Autun fermera ses portes définitivement. C’est en tous cas la demande du directeur de l’Agence régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté auprès de la commission spécialisée de l’organisation des soins (CSOS) qui donnera son avis dans les prochains jours. Dans un communiqué, l’ARS souligne que : « Malgré des efforts constants de la part de l’hôpital pour recruter, ainsi que des personnels de l’établissement, ces difficultés récurrentes compromettent la qualité et la sécurité de l’offre de soins que sont en droit d’attendre les habitants du territoire. »

Depuis le 16 décembre, l’hôpital avait un mois pour palier le manque de spécialistes et proposer de nouveaux plannings. Mais l’ARS souligne que « Ces plannings prévisionnels [...] ont été transmis par l’hôpital. Leur analyse approfondie présente de nombreuses ruptures de la permanence et de la continuité des soins ».

Bras de fer violent avec les parlementaires

« Trop c’est trop ! » déclare le député Rémy Rebeyrotte. Le député Renaissance de Saône-et-Loire n’hésite pas à taper du poing sur la table et à mettre en garde le directeur de l’ARS dont il dénonce « la prise de parole, aussi sirupeuse que mensongère » et de « son équipe annonçant, avant concertation et consultation, la fermeture anticipée de la Maternité d’Autun ». Dans son intervention, l’ARS a lâché une information : « Mme Thomassin, responsable des parcours de soins, des expertises et des projets, qui visiblement n’a pas compris ce qu’il ne fallait pas dire, contrairement à son patron. Et de se lancer : " les maternités de niveau 1 n’attirent plus les praticiens. Elles sont condamnées à disparaître". Ça à le mérite d’être clair ».


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Le député alerte donc sur les probables fermetures des maternités de Paray-le-Monial et l’Hôtel-Dieu du Creusot, et une partie de Châlon et de Mâcon, ce qui placerait certains habitants à 80km de la première maternité, Rémy Rebeyrotte n’hésitant pas à qualifier l’ARS « d’amateur à côté d’Attila » et de dénoncer une coopération qui n’est « que de la poudre de perlimpinpin » pour reprendre les mots du Président de la République Emmanuel Macron.

Quelques heures plus tôt, le député Rebeyrotte avait déjà accusé l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, sa Direction et celle du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) de Chalon-sur-Saône d’essayer de « passer en force et de nous enfumer ». Du coté des syndicats, ces derniers réfléchissent d’ores et déjà aux recours possibles. Une pétition et un appel à la mobilisation populaire sont pour l’heure évoqués.

De son côté, l’ARS évoque une maternité territoriale associant Le Creusot, Chalon-sur-Saône, Château-Chinon, Autun et assure que « la prise en charge des femmes est assurée suivant l’organisation mise en œuvre depuis décembre dernier, en lien avec le centre 15 de Chalon et les autres sites du territoire, constituant une future maternité territoriale ».