Le quartier Saint-Jacques Arsenal repart d’une page blanche
Urbanisme. Le futur du quartier bisontin Saint-Jacques Arsenal est de nouveau à l’ordre du jour. C’est la société publique Territoire 25 qui est désormais en charge de la transformation de ce site de six hectares abritant l’ancien hôpital historique de la ville. Rendez-vous dans 10 à 15 ans.
La Cité des savoirs et de l’innovation imaginée par l’ancienne mandature de la ville de Besançon ne verra finalement pas le jour. Le projet initial qui visait notamment à requalifier l’ancien hôpital Saint-Jacques, site du cœur de ville pour partie classé au titre des monuments historiques, comptait la construction d’une Grande bibliothèque regroupant la bibliothèque de l’université de lettres et sciences humaines, la médiathèque Pierre Bayle et la bibliothèque d’étude et de conservation. Auquel devaient s’ajouter un centre des congrès, un hôtel 4 étoiles, une résidence étudiante, une résidence chercheurs « en co-living », une résidence pour seniors, des logements, des bureaux, des commerces, un village de l’innovation pour les start-up mais aussi des espaces muséographiques... Si le projet de Grande Bibliothèque, de 15 000 mètres carrés, piloté par Grand Besançon Métropole (GBM) a été confirmé notamment par l’achat, dès 2019, au CHRU des terrains où s’élèveront bientôt le futur bâtiment, le reste se voit remis à plat par l’équipe d’Anne Vignot, présidente de GBM et maire de la ville, suite à la rupture du compromis de vente, en octobre 2021, entre le CHRU et la société immobilière Vinci, à qui la Cité avait été confiée.
Ainsi, mardi 15 novembre, la municipalité annonçait la reprise en main du dossier dans le cadre de sa compétence en urbanisme et l’attribution d’une concession d’aménagement, d’une durée de dix ans, à la Société publique locale (SPL) Territoire 25. « C’est un moment important, a déclaré Anne Vignot. Il s’agit de redonner vie à un quartier en entrée du cœur historique de la ville qui était en train de s’éteindre. C’est un lieu chargé d’histoire qui va s’ouvrir à de nouveaux enjeux, que l’on n’avait pas forcement en 2012 au moment de l’élaboration du premier projet. Nous avons aujourd’hui la chance de repartir d’une feuille blanche, d’être laboratoire pour construire la ville de demain ».
Idées d’hier et d’aujourd’hui
Pour autant toutes les idées d’hier ne seront pas forcement balayées d’un revers de la main affirme l’édile : « On n’oublie rien, on ne s’interdit rien ! ». Une chose demeure certaine l’importance accordé par la maire aux logements et à la mixité sociale : « Le programme prévoit 36.000 mètres carrés de logements et nous porterons la part de mixité sociale au-delà des 10 % initialement prévus. L’objectif prioritaire est de faire venir les familles. Nous avons besoin d’une ville avec des familles. Même si une part d’activité économique - pourquoi pas artisanale - reste nécessaire, il s’agit avant tout de créer un quartier de vie parfaitement pensé en connexion avec l’ensemble de la ville : il y a là un véritable travail de couture architecturale à réaliser ». L’enjeu appelle également une démarche intégrant les objectifs de la transition écologique et de développement durable. Des études complémentaires concernant le stationnement et la réalisation du futur réseau de chauffage urbain sur le secteur Saint-Jacques Arsenal seront réalisées en priorité.
>LIRE AUSSI : Besançon veut redynamiser son ruisseau de cœur de ville
Ainsi, d’un site dédié à la santé, la ville souhaite aménager un quartier « ouvert, animé, propice à de nouvelles formes urbaines : un nouveau quartier central de la ville. En ce sens, la question du devenir de l’Arsenal comme lieu de vie innovant, rendu vivant par des associations comme Hop Hop Hop ! est également posée. Cette animation qui y est créée. Est-ce qu’elle se transforme, est-ce qu’elle s’intégre au projet, est-ce qu’elle se déplace ? Nous allons en discuter », affirme Anne Vignot.
La ville de Besançon proposera au conseil municipal lors de la séance du 8 décembre de lancer l’opération publique d’aménagement urbain du quartier Saint-Jacques Arsenal. Charge ensuite à Territoire 25 de se porter acquéreur du foncier auprès du CHRU pour 14 millions d’euros (somme identique à l’ancien compromis de vente). La face de déconstruction débutera en 2023, ainsi de la consultation publique. L’année 2024 devrait voir les premiers coups de pioches notamment pour la Grande Bibliothèque. D’ici à 2026, les dernières activités médicales encore présentes sur le site (essentiellement pédiatrique et d’enseignement de masseur-kinésithérapeute) seront remonté à l’hôpital Jean Minjoz dans le quartier des Hauts-du-Chazal au cœur de Temis santé.