Le TGV du futur se construit en région
Transport. Les sites d’Alstom de Belfort pour les motrices et d’Ornans pour les moteurs ont participé au process industriel de fabrication du TGV de quatrième génération dont une ligne a été dévoilée le 9 septembre dans les ateliers d’Alstom à La Rochelle.
Vendredi 9 septembre, Christophe Fanichet, Pdg de la SNCF voyageurs, Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités, Xavier Ouin, directeur industriel de la SNCF voyageurs et Jean-Baptiste Eyméoud, président d’Alstom France dévoilaient la ligne du TGV du futur, dans les ateliers d’Alstom à La Rochelle, après une opération dite de « mise en rame » (réunion des motrices et des voitures passagers). Commandé en 115 exemplaires, à raison de 100 rames en version domestique et 15 en version international, ce train, qui circulera sur le réseau national courant 2024, pourra être utilisé tant pour l’offre TGV Inoui que Ouigo. Baptisé TGV M, il se caractérise par des innovations majeures :
- Une modularité inédite, qui permet d’ajuster le nombre de voitures au plus près des besoins du marché (7, 8 ou 9), de transformer rapidement un espace de première classe en espace de seconde classe et vice-versa, de reconfigurer l’intérieur en enlevant ou ajoutant des sièges, des espaces vélos ou bagages…
- Une surface à bord augmentée de 20 %, soit une offre possible jusqu’à 740 places contre 634 maximum aujourd’hui.
- Une efficacité énergétique et un bilan carbone par voyageur ultra-compétitif : le bilan carbone du TGV M est le plus faible du marché et 97 % des composants de la rame sont recyclables. Avec -32 % d’émissions de CO² TGV M s’inscrit pleinement dans les engagements environnementaux du groupe SNCF, déclinés dans le programme « Planète Voyages » de la SNCF voyageurs et qui visent à réduire l’empreinte carbone et la consommation énergétique de toutes ses activités.
- Un accès à des services connectés évolutifs qui répondent aux besoins des voyageurs comme le wifi à bord, ainsi qu’une information complète et en temps réel dans les différents espaces de la rame.
- Une rame très « communicante » dont les capteurs transmettent sans interruption des milliers de données permettant d’examiner en temps réel le train sous toutes ses coutures pour optimiser la maintenance et la disponibilité.
- Une accessibilité accrue à bord, au bénéfice de l’ensemble des voyageurs.
- « Pour réussir ce grand projet d’innovation, nous avons dû repenser notre process industriel de fabrication dans une démarche de standardisation et de lean manufacturing. Des investissements de près de 50 millions d’euros ont notamment été réalisés dans de nouvelles lignes de production assurant la sécurité des opérateurs et l’érgonomie des postes de travail, ainsi que l’efficacité industrielle et la simplification des montages afin de rendre la solution compétitive. Avec le TGV M nous portons ainsi l’ambition d’une réduction de l’ordre de 30 % des coûts de maintenance », affirme Christophe Fanichet.
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Dix des 16 sites Alstom en France participent à la conception du nouveau train : Belfort pour les motrices, La Rochelle pour les voitures (études, industrialisation, achats, fabrication et essais des voitures passagers : tronçons), le soutien logistique et le support services, et le pilotage du projet, Villeurbanne pour le système informatique de contrôle-commande, d’information voyageurs et les équipements embarqués, Ornans pour les moteurs, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour la traction, Toulouse (COE electrical) pour les circuits électriques, Petit Quevilly pour les transformateurs, Saint-Ouen pour le design, la signalisation, et Valenciennes pour l’étude des éléments d’intériorisme.
« Au total, 4 000 emplois seront générés par ce projet dans la filière ferroviaire française », précise la SNCF dans un communiqué. La prochaine grande étape sera la phase des essais dynamiques à 200 km/h à Velim en République Tchèque d’ici la fin d’année. Elle ouvre le premier chapitre d’une longue période d’essais pour ce TGV.