Lindry veut conjuguer ruralité avec attractivité
Aménagement du territoire. Afin d’accueillir sa centaine d’élèves de manière optimale lors du temps périscolaire, la plus poyaudine des communes de la communauté de l’Auxerrois va implanter un pôle dédié de 600 mètres-carrés au cœur du village.
Célèbre pour sa fresque murale du « Dit des trois Morts et des trois vifs » peinte au XVIe siècle sur les murs de l’église Sainte-Geneviève, Lindry ne se résigne pas, pour autant, à se transformer en commune « résidentielle », dont le caractère champêtre et le patrimoine préservé seraient ses seuls attributs. En délaissant, il y a 10 ans, la communauté de communes de Puisaye-Forterre pour se tourner vers une communauté d’agglomération de l’Auxerrois plus séduisante, le village de 1.386 habitants a choisi de miser sur l’attractivité économique de la préfecture de l’Yonne. Arrivé à la tête de la mairie lors des dernières élections, Michaël Taton en est convaincu : Lindry a tous les atouts pour attirer de nouveaux habitants et consolider ses activités commerciales et artisanales. Un objectif qui passe, entre autres, par la qualité des équipements municipaux.
Pour cela, la mairie n’a pas hésité à investir 2,5 millions d’euros dans la création d’un pôle périscolaire flambant neuf. Une somme loin d’être anecdotique pour une commune dont le budget de fonctionnement plafonne à 1,3 million d’euros.
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« Nous avons aujourd’hui 140 élèves répartis sur deux classes d’école maternelle et quatre classes d’école élémentaire dont plus d’une centaine fréquente la halte-garderie, le centre de loisirs et la restauration scolaire », précise le maire. « Le bâtiment existant n’est plus adapté à l’accueil des enfants tant du point de vue de l’accessibilité que de celui du confort énergétique. Nous avons donc décidé de créer un pôle unique afin de centraliser toutes les activités. »
Chaufferie biomasse et réseau de chaleur
Imaginée par l’architecte chablisien Didier Gallard, cette infrastructure de 600 mètres-carrés, construite avec des matériaux biosourcés et labellisée Bepos (Bâtiment à énergie positive), va être dotée d’une chaudière à granulés qui alimentera un réseau de chaleur relié aux différents bâtiments publics. Un city-stade et de nouvelles toilettes publiques agrémenteront ce pôle, implanté au cœur du centre historique, dont les travaux devraient s’achever, courant 2024. « Nous avons reçu le soutien financier de nombreux partenaires : l’État, le conseil régional, le conseil départemental, la Caf, l’agglomération et le Sdey (Syndicat départemental d’énergies de l’Yonne). Il reste, néanmoins, 600.000 euros à la charge de la commune. » Un investissement qui devrait drainer rapidement d’autres projets dans son sillage, promet Michaël Taton, qui souhaite, par ailleurs, repenser le centre bourg pour lui conférer une plus grande cohérence.