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Mâcon met le patrimoine en avant

Patrimoine. L’emblématique Maison de Bois passe au Scan 3D à destination des personnes déficientes visuelles.

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Il aura fallu huit heures de prises de vue avec un appareil photo novateur pour permettre à terme, la représentation en 3D de deux façades de la Maison de Bois (Crédit : Agence Yucatan)

À Mâcon l’association Valentin Hauÿ, qui accompagne les personnes déficientes visuelles, et la municipalité viennent de lancer une initiative inédite dans le cadre du plan de réaménagement de la place aux Herbes : le scan en 3D de la célèbre Maison de Bois, un édifice construit entre 1490 et 1510.

Plus vieux bâtiment de Mâcon abritant également la brasserie éponyme, les frères Goncourt, jamais avares d’une vacherie, le décrivaient comme : « Un gigantesque bahut de bois que les Mâconnais ne doivent regarder qu’en échappade ». Pour l’association Valentin Hauÿ qui a déjà porté un projet similaire à Bourg-en-Bresse (y ont été réalisées des reproductions tactiles en résine des deux gisants du Monastère Royal de Brou, ceux de Marguerite d’Autriche et de son mari Philibert le Beau), cette réalisation technologique est un outil de démocratisation du tourisme.

Un défi technologique

Initié par Rémy Closset, administrateur au sein de l’association, architecte de métier et lui-même déficient visuel, le projet de Scan réalisé avec Pierre Meyrignac, fondateur de l’agence SolideXpress, spécialisée dans le scan et l’impression 3D, va donner lieu à une représentation tactile de la façade de l’édifice afin de permettre aux personnes déficientes visuelles de profiter d’une « visite » architecturale unique en reproduction à 1/10e.


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La maquette, réalisée en bronze et implantée sur la place, face à la Maison de Bois, sera accompagnée de textes historiques en braille disponibles en français, anglais et allemand.
Financée par la ville de Mâcon, la numérisation en 3D des deux façades de la maison où l’architecture présente des figures grivoises - des statuettes représentant des personnages à masques d’hommes et de singes grimaçants, parfois nus, ailés tenant parfois la tête et la queue d’un animal fantastique - a nécessité huit heures de prise de vue grâce à un appareil novateur : le Scan Artec Leo.

« L’appareil nous a permis d’entrer dans un niveau de détail jamais atteint auparavant grâce à sa polyvalence et son efficacité », précise Pierre Meyrignac, tandis que Rémy Closset y voit « un projet d’envergure, qui œuvre pour la conservation du patrimoine culturel et historique français ». Et c’est d’ailleurs dans cette optique que la municipalité récupèrera les données numériques qui pourront servir de support à de futures restaurations. En attendant, il faudra attendre juin 2023 pour assister à l’inauguration de cet outil touristique et emblématique novateur haut de deux mètres et long de 80 centimètres qui sera réalisé par Thierry Goury, bronzier installé à Chissey-lès-Mâcon.