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Marie-Guite Dufay gèle les investissements de la région jusqu’au mois de juin

Budget. Soumis au vote de l’assemblée régionale mercredi 25 janvier, le budget de la Bourgogne Franche-Comté pour 2023 se veut volontaire et responsable mais surtout prudent.

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Marie-Guite Dufay présente le budget
Marie-Guite Dufay a présenté le budget de la région Bourgogne Franche-Comté, entourée de ses vice-présidents Michel Neugnot (mobilités, transports scolaires, intermodalité et infrastructures) et Nicolas Soret (finances, développement économique, économie sociale et solidaire et emploi). (Crédit : JDP)

« L’exercice de construction du budget n’a pas été facile. » C’est en ces termes que la présidente socialiste a débuté sa conférence de presse pendant laquelle elle présentait le budget primitif de la Bourgogne Franche-Comté pour 2023, avant de le soumettre au vote du conseil régional en assemblée plénière les 25 et 26 janvier. Dans un contexte inflationniste et énergétique, Marie-Guite Dufay affirme faire « à la fois preuve de prudence, mais aussi de volontarisme, parce que ce n’est pas notre marque de fabrique que de baisser les bras. Nous sommes là pour penser et porter le développement de notre économie et de notre territoire et à travers ça, le bien-être de nos citoyens ».

En effet, sur un budget primitif de 1,967 milliard d’euros, en hausse de 6% par rapport à 2022, la présidente du conseil régional a souhaité souligner une hausse des dépenses évaluée à 130 millions d’euros, alors que les recettes ne connaîtraient qu’une hausse plus limitée de 20 millions d’euros. Face à ce constat et présentée comme une mesure de ralentissement, l’élue s’est ainsi résignée à geler les investissements nouveaux jusqu’au mois de juin, date à laquelle l’assemblée régionale revient sur le budget de l’année en cours et apporte au besoin des décisions modificatives.

« À ce jour, je n’ai pas les réponses à toutes les questions que je me pose et que je pose à mes interlocuteurs importants sur ce bouclage de budget, l’État et la SNCF. Je suis dans un tel brouillard face à ces dépenses qui explosent sans que les recettes ne suivent, qu’au mois de juin, nous aurons un budget beaucoup plus important que ce que nous allons voter là », explique Marie-Guite Dufay à la veille de l’approbation du budget.

Des discussions à venir avec la SNCF

Dans ce budget, le principal poste de dépenses de fonctionnement est la mobilité, avec une enveloppe de 503 millions d’euros, au premier rang duquel la circulation des TER. « La question de la SNCF est cruciale dans notre budget, affirme Marie-Guite Dufay. Les coûts de l’énergie ont explosé de façon dramatique et l’inflation affecte la convention qui nous lie ».


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Alors que l’ouverture à la concurrence à la fin de la convention région-SNCF en 2026 avait été votée précédemment, la présidente souhaite rentrer dans une phase de négociation avec cet acteur : « Pour des raisons techniques, nous avions déjà repousser d’un an l’entrée dans la concurrence, à 2027, mais je vais plus loin en proposant à la SNCF de repousser cette mise en concurrence pendant le temps de notre mandat si nous arrivons à négocier une nouvelle convention qui baisse considérablement nos charges. » Si la présidente affirme ne pas remettre en cause l’offre TER sur la région Bourgogne Franche-Comté, elle fait toutefois état d’ajustements de tarifs, évoquant une augmentation avoisinant les 5%.

Une aide pour les boulangers et bouchers

Face à l’inflation et à la crise énergétique, Marie-Guite Dufay a profité de cet échange avec la presse pour présenter les pourtours d’une aide qu’elle ne soumettra au vote qu’en février, lors de la prochaine commission permanente. Destinée aux boulangers, ainsi qu’aux bouchers et charcutiers, réalisant moins de deux millions d’euros de chiffre d’affaires, ce dispositif aura pour objectif d’accompagner ces professionnels dans leurs dépenses d’énergie de l’année 2022. Une aide en trésorerie, mais aussi en investissement « pour acquérir du matériel moins consommateur d’énergie », qui n’a pas vocation à faire doublon avec celle de l’État et qui sera basée sur une enveloppe de trois millions d’euros émanant d’un reliquat de fonds européens jusqu’alors dédiés aux conséquences de la guerre en Ukraine.