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Place de la Révolution : le minéral bientôt détrôné

Urbanisme. Pensée en 2005 pour accueillir de grands évènements, la place de la Révolution à Besançon est devenue un des points les plus chauds de l’agglomération. Mercredi 5 octobre, Anne Vignot, maire de la ville lançait une concertation pour la végétalisation de ce lieu emblématique.

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Place du Puits du Marché au Moyen Âge, place Neuve au XVIIe siècle, place Labourey ou encore place de l’Abondance… depuis 1904, elle porte le nom de place de la Révolution, même si les Bisontins lui préfèrent toujours le nom de place du Marché. Une constante, jusqu’en 2002, la présence importante des arbres. Avec l’arrivée du tramway, cette place bisontine achève sa mue minérale à l’exception de quelques arbres près du carrousel. Au sol se dessine un imposant cadran solaire rappelant le passé horloger de la cité. Seule ombre au tableau : l’absence de cette dernière justement ! La place de la Révolution a en effet été identifiée comme un des principaux îlots de chaleur de la boucle bisontine.

« En raison de son manque de fraîcheur elle est désertée par les promeneurs en dehors des temps de manifestations qu’elle peut accueillir, les touristes la fuient, affirme Anne Vignot, président de Grand Besançon Métropole et maire de la ville. Il est temps de repenser les formes urbaines en lien avec le changement climatique. Apporter de l’ombre, implanter de nouveaux mobiliers, mettre en valeur les façades des bâtiments historiques… La plantation d’arbres sur la place de la Révolution permettra de concilier les usages avec les enjeux environnementaux. L’objectif : que ce site redevienne un lieu de vie pour toutes et tous quel que soit le temps ou les événements prévus ! Tout cela, c’est en concertation avec l’ensemble des habitants de Besançon et des acteurs de la place, que nous souhaitons le repenser. »


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« Aujourd’hui, nous amorçons le temps de la réflexion. Nous n’allons pas forcement vers une révolution mais plutôt dans le sens d’une évolution, en prenant compte des impératifs liés aux différentes fonctions de la place : passage du tramway, marché, manifestations, commerces... Le plan de sauvegarde et de mise en valeur, qui réglemente les travaux dans le centre ancien, prévoit en effet de conserver un caractère minéral à la place. Pour répondre à cette exigence, l’approche consistera à étudier la meilleure manière de végétaliser la place tout en conservant l’intégrité de l’aménagement réalisé il y a quelques années. Il est en effet possible de retirer les pavés pour préparer les fosses de plantation, planter, puis réinstaller les pavés autour des plantations. »

Une évolution pas une révolution

Depuis mai la direction Biodiversité et Espaces Verts, pilote du projet, va à la rencontre des différents acteurs de la place afin de recenser les différentes contraintes d’usages. La concertation publique se déroulera jusqu’en mars 2023 pour une plantation des arbres à l’hiver 2024. « Nous faisons le choix d’une plantation en terre et non celui de la pose d’arbres en pots. Cette dernière solution n’est ni bonne pour la survie dans le temps des arbres, ni pour la baisse significative des températures, ni au niveau économique en raison notamment de la nécessité d’arrosages fréquents qui ne sont d’ailleurs pas compatibles avec les arrêtés préfectoraux en cas de sécheresse », précise l’édile.

« Aujourd’hui, nous amorçons le temps de la réflexion. Nous n’allons pas forcement vers une révolution mais plutôt dans le sens d’une évolution »

Une maison du projet sera installée au musée des Beaux-Arts et d’archéologie pour permettre aux citoyens de suivre les évolutions de cette végétalisation. Elle sera inaugurée le 21 octobre à 18 heures et montrera, entre autres, une maquette de la place, réalisée par les services, qui évoluera au rythme de l’avancée du projet. Ce même jour, sera mis en ligne la plateforme ateliers citoyens accessible à toutes les personnes souhaitant participer. Ces dernières peuvent d’ores et déjà s’inscrire à l’adresse suivante : atelierscitoyens.besancon.fr

En mars 2023, les premières esquisses basées sur les éléments recueillis pendant les ateliers seront présentées et mises au vote. En avril, mai, le projet retenu sera présenté. Puis les travaux de génie civil débuteront jusqu’à l’hiver. « Aujourd’hui rien n’est dessiné, rien n’est chiffré. Seule une question est posée : que manque-t-il à la place de la Révolution pour lui redonner sa fonction de place publique, la rendre plus accueillante et plus vivable ? », interroge Anne Vignot.