Pôle Emploi et SNCF réseau BFC sur la même voie
Emploi. Une convention triennale a été signée entre les deux structures afin de développer l’attractivité des métiers du réseau ferroviaire auprès des demandeurs d’emploi.
SNCF Réseau, société anonyme à capitaux publics rattachée au nouveau groupe SNCF, gestionnaire du réseau ferroviaire et Pôle Emploi, viennent de signer une convention triennale afin de faciliter les recrutements en BFC.
Analyse partagée des besoins en recrutements, promotion des métiers, étude de toutes les candidatures et offre de services personnalisée afin de répondre aux besoins spécifiques de recrutement… la convention veut renforcer l’attractivité des métiers du réseau ferroviaire auprès des demandeurs d’emploi.
La région est en effet, à l’image du pays, dans une « situation particulière », selon les mots de Michel Swieton, directeur régional Pôle Emploi. Qu’on en juge : 150.000 offres d’emplois sur 12 mois glissants, 10.000 demandeurs d’emploi en catégorie A… et une pénurie de candidats, qui touche désormais les employeurs les plus désirables comme a pu l’être le groupe SNCF. Un constat que partage Jérôme Grand, directeur territorial SNCF Réseau BFC.
« Cette tension sur les recrutements qui est une problématique commune avec Pôle Emploi, est pour nous un enjeu prioritaire, reconnaît-il. Voilà pourquoi ce partenariat est une aide précieuse. »
Et ce d’autant lorsqu’on mesure le poids économique de SNCF Réseau qui aura investi deux milliards d’euros entre 2021 et 2026 pour la modernisation et la sécurisation des infrastructures ferroviaires en BFC.
Forte de 3.600 agents, la filiale opère entre 80 et 100 recrutements par an ; l’année dernière, ce sont les métiers de la circulation ferroviaire, du génie mécanique, du génie électrique et du génie civil qui auront été les plus pourvoyeurs d’emploi.
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Alors certes, reconnaît encore Jérôme Grand, les conditions des métiers du réseau ferroviaire sont âpres : travail de nuit, en extérieur, par tous les temps… et sans « régime spécial » (depuis 2020)… mais rappelle-t-il aussi, « nous avons des atouts à mettre en avant : 70% de nos cadres sont issus de la promotion interne, 7% des effectifs sont en formation »… sans oublier une volonté forte de féminiser les recrutements, parfaitement en phase avec les aspirations de l’époque.
Alors, comment expliquer ce hiatus entre employeur et candidats ? Pour Laurence Witz (directrice des ressources humaines et de la transformation à la zone de production Sud-Est SNCF Réseau) qui affirme « croire beaucoup en ce partenariat avec Pôle Emploi », il faut côté employeur mieux communiquer et mieux défendre les métiers, quand Jérôme Grand admet qu’il faut davantage « d’adaptation face à ce monde du travail qui bouge beaucoup ».
Une double nécessité résumée par Michel Swieton par cette formule : « construire une promesse employeur, notamment auprès des jeunes pour qui la perspective d’un emploi, même bien rémunéré, ne suffit pas. Il faut du sens, que l’entreprise donne envie en communiquant davantage sur ses valeurs. »
Et du côté du vénérable organisme d’aide à la recherche d’emploi, l’heure est au déploiement de nouvelles techniques (recrutements par simulation, préparation opérationnelle à l’emploi), afin d’élargir le spectre des candidatures, réussir l’osmose entre candidats et employeurs et dénouer enfin la tension sur les recrutements. Une urgence et un des grands enjeux à venir alors que s’annoncent des départs à la retraite massifs.