Collectivités

Quais des orfèvres… de l’urbanisme

Aménagement. La ville de Seurre (Côte-d’Or) vient de recevoir une Victoire du paysage dans la catégorie infrastructure pour le réaménagement de ses quais.

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Quais des orfèvres… de l'urbanisme
L’ancienne route à double sens a été rendue aux mobilités douces et revégétalisation, tandis que le quai à gradins et le quai du nord ont été entièrement réaménagés. (Crédit : JDM-Paysagistes)

La ville de Seurre possède une richesse indéniable : la proximité de la Saône, qui fit la richesse de la commune lorsque la rivière servait au transport des marchandises. Depuis, la prééminence de l’automobile avait imposé une route à double sens le long des berges, coupant ainsi le lien naturel entre le bourg et l’eau. La volonté de la municipalité de recréer ce lien a abouti à une refondation complète des quais qui lui vaut aujourd’hui de recevoir une Victoire de bronze du paysage dans la catégorie infrastructure. Organisées par Valhor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, ces Victoires du paysage sont un concours national qui récompense les maîtres d’ouvrages publics et privés pour leurs aménagements paysagers.

Le réaménagement s’est fait en plusieurs phases, précise Alain Becquet, le maire de Seurre. En 2017, le quai à gradins a été entièrement refait et permet aujourd’hui l’accostage de péniches touristiques jusqu’à 40 mètres. D’un coût total de 1,4 millions d’euros, ces travaux en co-maîtrise d’ouvrage avec la communauté de communes Rives de Saône, ont bénéficié d’un financement à 80% .


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Les travaux se sont ensuite poursuivis entre avril et novembre 2020 quai du nord avec une maîtrise d’ouvrage communale. La route à double sens a été rendue aux mobilités douces (cycles et piétons) ; la place des marronniers a été revue, permettant ainsi l’enlèvement des arbres morts et la replantation de 19 nouveaux sujets ; les quais ont été revégétalisés sur plusieurs centaines de mètres, avec des spécimen vivaces à floraison successive, permettant ainsi d’offrir de jolis massifs à longueur d’année. Et ce n’est pas tout : la municipalité a installé un véritable lieu de vie commun, comprenant boulodrome, tables et chaises, guinguette ouverte à la belle saison, brumisateurs et même toilettes écologiques. Résultat : « Une attractivité sans précédent, se réjouit Alain Becquet. Les gens se sont réappropriés le lieu qui n’était plus fréquenté que par quelques anciens. Toutes les maisons à vendre le long des quais ont été vendues, notamment à des touristes lointains séduits par le nouveau visage de nos quais. »

Attractivité boostée

Quais des orfèvres… de l'urbanisme
(Crédit : JDM-Paysagistes)

Imaginés par le paysagiste dijonnais JDM Paysagistes en cotraitance avec Ingerop et Verdi, avec l’entrepreneur du paysage Id Verde (agence de Dijon) et les pépinières Daniel Soupe et Guillot-Bourne II, ces derniers travaux ont coûté 1,2 million d’euros, pour lesquels la ville de Seurre a obtenu 80% d’aides provenant principalement de la région, de l’État (dotation de soutien à l’investissement local) et de l’Europe (fonds Leader). « Tout en respectant l’identité historique et patrimoniale des quais, nous avions aussi à cœur d’intégrer une écriture contemporaine à notre projet. Celle-ci s’est basée sur la valorisation de nouvelles ambiances paysagères et de nouveaux usages ! Nous avons ainsi fait en sorte de développer des réponses singulières et identitaires du site, en mettant les contraintes techniques rencontrées au service du projet », précise JDM Paysagistes. En plus de cette Victoire du paysage, Seurre a obtenu sa deuxième fleur au concours des villes et villages fleuris.

Parallèlement à ces aménagements conséquents, la commune a investi pour le bien-être de ses habitants et l’attractivité touristique : un important travail a été fait sur la récupération des eaux pluviales et l’assainissement, tandis que l’aire du port de Seurre réservée aux camping-cars a bénéficié au printemps dernier de plus de 25.000 euros afin d’augmenter le nombre d’emplacements avec électricité, passant de 28 à 48 : au 31 octobre, 5.933 nuitées étaient enregistrées pour un chiffre d’affaires de 73.881 euros (58.601 euros en 2021), résultat sur lequel la ville de Seurre perçoit environ 65%, le solde revenant à la société́ gestionnaire. « Une année record », s’enthousiasme Alain Becquet qui voit comme un signal positif pour l’attractivité de la ville la stabilisation de la population seurroise en 2020 alors que la démographie ne cessait d’y être déficitaire depuis 1990.