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Reconstruire la France par les territoires

Gouvernement. À L’Élysée, Sébastien Martin, président du Grand Chalon a appelé le Président de la République à une réforme des institutions pour une France des bassins de vie.

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Photo de Sébastien Martin
Sébastien Martin (Crédit : AG)

C’est auréolé de sa casquette de président des Intercommunalités de France, que Sébastien Matin, président du Grand Chalon est allé plaider une France « des bassins de vie » auprès du Président d’Emmanuel Macron à l’occasion de la réunion entre le président de la République et les présidentes et présidents d’associations d’élus à l’Élysée.

L’élu Saône-et-Loirien qui se place souvent comme le défenseur d’une réindustrialisation de la France par les territoires demande ainsi à l’État d’engager une réforme des institutions.

L’objectif : transformer l’État décideur en État accompagnant venant en renfort des initiatives locales. Dans les intentions, le Président de la République s’était lui-même fait le chantre d’une nouvelle organisation, appelant à « s’inspirer des territoires » et demandant en 2022 aux préfets « d’incarner l’aménagement du territoire ».

Pour une décentralisation constructive

Pour Sébastien Martin, ce nouveau modèle est « le seul capable de répondre à la crise démocratique que traverse le pays. La France des bassins de vie, c’est ce territoire vécu par nos concitoyens. Ils y vivent, y travaillent, élèvent leurs enfants, vont au spectacle, s’engagent, s’investissent. ».


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Avec cet argument, le président d’Intercommunalités de France demande donc la mise en place de « véritables contrats État-territoires » : « À l’image des contrats de plan État-région (CPER), la Première ministre doit pouvoir adresser à chaque préfet de département des lettres de cadrage précisant les moyens que plusieurs ministères devront déconcentrer auprès du bloc communal et qui permettront ensuite d’accompagner les territoires sur la durée ».

Il a plaidé en ce sens pour la décentralisation de la politique de l’habitat, le renforcement du pouvoir réglementaire local et de l’autonomie financière des collectivités.

Une demande qui résonne avec la position de nombre d’élus qui dénoncent encore un manque de prise en compte des initiatives locales, à l’image d’André Accary, président du conseil départemental de Saône-et-Loire qui, lors de l’inauguration du dernier centre territorial de santé à Louhans, a dénoncé le manque de soutien de l’ARS et de l’État dans la construction d’un nouveau modèle de santé dont la Saône-et-Loire s’est montrée précurseur et qui a séduit dès de 45 collectivités.

Derrière cette demande de réforme des institutions, c’est un enjeu bien plus important qui se joue : une lutte contre l’opposition ressentie ou réelle entre l’État et les élus locaux.