Roland Lescure sonne le retour de la France industrielle
Industrie. Entre Le Creusot, Montceau-les-Mines et Chalon-sur-Saône, Roland Lescure, ministre de l’industrie est venu découvrir les technologies de demain et a appelé à une plus forte souveraineté industrielle.
D’Industeel au Creusot à L’Usinerie à Chalon-sur-Saône, en passant par la friche Lucy III à Montceau-les-Mines et Iten à Saoneor, le ministre délégué à l’industrie Roland Lescure s’est offert une visite éclair en Saône-et-Loire, entre projets industriels et nouveaux équipements. À Chalon-sur-Saône, c’est en bus et avec Sébastien Martin, président du Grand Chalon en guise de guide que le ministre a découvert la zone Saoneor, premier parc industriel entre Paris et Lyon (500 hectares, 300 entreprises, 6.000 emplois), et visité le futur site d’implantation de Iten, fabricant de micro-batteries dont la production à venir à Chalon-sur-Saône symbolise pour Roland Lescure « le passage entre la tradition passée industrielle du territoire et l’avenir de l’industrie française ».
Fabien Gaben, PDG et fondateur d’Iten a souligné « l’importance du composant électronique qui fait la richesse et la souveraineté d’un pays dans un marché où le numérique est roi », citant l’exemple de Taïwan et des pays asiatiques, et soulignant les atouts qui ont permis à Chalon d’être retenu comme le site de construction de la première unité de production d’Iten : « Nous avions besoin d’un terrain disponible qui réponde à notre planning, d’une alimentation en énergie adéquate pour notre activité mais aussi de compétences en local et de transport ; les employés n’ont plus envie de faire des kilomètres pour venir travailler ».
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C’est à l’Usinerie Partners, inaugurée en décembre dernier dans l’ancienne sucrerie du quai de Côme que Roland Lescure a terminé sa tournée aux côtés du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, du préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy, de parlementaires et élus locaux accompagnés d’acteurs économiques du territoire. Pôle d’innovation et de digitalisation, l’Usinerie accompagne les entreprises vers le numérique pour renforcer leur compétitivité.
Un ministre souverainiste
Compétitivité, souveraineté, réindustrialisation : ce sont justement les trois piliers que le ministre Lescure a définit comme sa feuille de route au sein du ministère de l’industrie dont il occupe la tête depuis le mois de juin au sein du gouvernement d’Élisabeth Borne. Roland Lescure s’est dit « excité » par sa visite des divers lieux industriels, soulignant particulièrement l’entreprise Industeel au Creusot : « C’est exceptionnel de découvrir une industrie qui décarbone l’acier et qui permet à un territoire de se projeter dans l’industrie de demain ». Pour Roland Lescure ce sont ces technologies qui permettront à la France de reconstruire son industrie mais surtout - fait nouveau depuis la crise Covid - de nouer avec la souveraineté. Sur ce point, Fabien Rossignol, patron du https://www.medef71.com/fr/medef de Saône-et-Loire a exhorté le ministre et, à travers lui, le gouvernement à renforcer la compétitivité des entreprises industrielles.
Fait exceptionnel, Roland Lescure a même avancé un argument tabou dans le marché mondialisé : « Nous devons réfléchir à produire français mais aussi à acheter français ! » a-t-il répondu, appelant aussi élus à s’engager : « L’industrie n’a pas de couleur de maillots. J’ai besoin que tous les élus s’engagent à tous les niveaux de l’administration, et aussi dans toutes les couleurs du moment qu’elles sont républicaines et qu’elles aiment l’industrie », saluant au passage la maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot, qui participera à l’élaboration d’une loi Industrie verte portée par Bruno le Maire, ministre des finances et Roland Lescure.
Roland Lescure qui n’a pas manquer d’égratigner au passage des « partis qui se sont construits sur la colère » et d’asséner : « Chaque fois qu’une usine ouvre, c’est un peu de colère qui retombe ». Roland Lescure a conclu en évoquant une « nouvelle révolution industrielle qui va décarboner la France. C’est un combat fondateur des prochaines décennies. Et dans ce combat, ce nerf de la guerre, ce sont les talents que nous devons former et à qui nous devons donner envie d’industrie » soulignant l’esthétique de l’Usinerie, un lieu « ouvert et attirant » qui donne une nouvelle image de l’industrie « moins polluant, moins pénible et qui paie bien ! ».