TGV Lille-Mulhouse : les acteurs économiques menacent
Transport. Avec la suspension de la ligne Mulhouse-Lille via CDG, les élus et acteurs économiques de Montbard et des environs naviguent entre alertes et menaces.
C’est par un courrier à Clément Beaune qu’élus et acteurs économiques de Montbard ont interpellé le ministre des transports pour demander le rétablissement du TGV Lille-Mulhouse via Besançon, Dijon et Montbard et desservant l’aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle, présentant la ligne comme un impératif pour le développement et le soutien de entreprises.
Une interpellation qui fait suite aux différentes alertes lancées depuis 2020 et à la pétition lancée par le maire de Dijon, François Rebsamen et signée par l’ensemble des élus locaux : « L’objectif est de nous faire relais des acteurs économiques dans le concret des difficultés représentées par cette « suspension » » explique Laurence Porte, maire de Montbard et vice-présidente du Conseil départemental de la Côte d’Or. Dans ce courrier, chefs d’entreprises et élus redoutent « à ce stade que la suspension s’est bien transformée en suppression pure et simple malgré la mobilisation des acteurs économiques et politiques locaux ».
Entre regrets et menaces, un territoire en danger
Pour Jean Christophe Chassaigne, président de Salzgitter Mannesmann Stainless Tubes, Montbard, : « La remise en service de la ligne revêt un caractère stratégique pour notre développement commercial. Nos clients sont sur tous les continents et nos concurrents directs sont japonais, suédois, espagnol et chinois (…) ». Même sons de cloche pour Jackie Couderc, directeur de l’usine Framatome qui souligne que « Notre société qualifiée sur les tubes pour tous les types de centrales nucléaires dans le monde entier nous conduit à des échanges réguliers avec nos clients à l’international ».
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Un enjeu d’autant plus important dans une période où le gouvernement a décidé de relancer la filière nucléaire. Pour la maroquinerie Thomas à Semur-en-Auxois l’appel sonne presque comme une mise en garde : « L’ensemble de nos choix d’implantations industrielles ont toujours été décidés par les accès lignes TGV. 150 à 200 déplacements professionnels par an sont réalisés entre Bourgogne et Hauts de France » explique sont Directeur Général Yann Thomas.
Même ton menaçant pour David Parisse, directeur général de Metal Déployé qui juge, lui, que la suppression de la ligne engendrera « Le développement inéluctable de bureaux parisiens » ou Sami Ayad, président directeur général, d’ALM pour qui « La gare de Montbard a été un élément décisif pour le transfert du siège social basé initialement à Paris ».
S’ils ne peuvent pas déplacer leur activité, Frédéric Vandendriessche, directeur du Château de Courban et Berangère Loiseau, vice-présidente du groupe Bernard Loiseau à Saulieu alertent eux sur la disparition d’une clientèle à fort pouvoir d’achat venant directement de Roissy-Charles de Gaulle.