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Une charte contre le non-recours aux droits

Territoire. Chagny - En signant la charte partenariale du premier accueil social inconditionnel, la commune de Chagny et le CD71 veulent lutter contre le non-recours aux droits et dynamiser la ruralité.

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(Crédit : JDP)

C’est au sein de la Maison France Services de Chagny qu’a été signée la sixième charte partenariale du premier accueil social inconditionnel entre le conseil départemental de Saône-et-Loire — représenté par Claude Cannet, vice-présidente chargée des affaires sociales — et le maire de Chagny, Sébastien Laurent.

Derrière ce nom quelque peu barbare, une véritable force de frappe destinée aux bénéficiaires de l’accueil social : « L’objectif est de permettre à chaque habitant de disposer d’un accueil social à moins de 30 minutes de son domicile, explique Claude Cannet, avec un niveau d’information égal sur tout le département ».

Sur place, les habitants pourront donc trouver à la fois les services habituels des maisons France Services mais aussi le CCAS, une aide aux outils numériques ou encore un recensement exhaustif des lieux d’accueil dans le département et les compétences de chaque entité : « C’est déjà très difficile pour les personnes qui doivent franchir la porte pour demander de l’aide, alors notre rôle est de leur offrir un espace agréable, chaleureux et où ils pourront obtenir des réponses ».

Pour le maire, Sébastien Laurent, initiateur de la maison France Services — pour un investissement de 700.000 euros — il s’agit de faire face à « de plus en plus de projets mais aussi de demandes des habitants et de lutter contre le non-recours aux droits, un véritable enjeu dans le contexte actuel. On a évolué les besoins. On travaille désormais pour savoir comment aider la population ».


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Alors qu’il souligne que « l’accueil fonctionne bien », la sénatrice (LR) Marie Mercier tempère : « On a ouvert des Maisons France Services parce qu’on avait fermé d’autres services publics de proximité et si on oublie la proximité, on oublie la ruralité ; le monde appartient à tout le monde et aussi à ceux qui n’ont rien ».

Pour le député Rémy Rebeyrotte (Renaissance) : « C’est une initiative majeure car l’on méprise trop souvent la fonction d’accueil » avouant même que « on avait tendance à mettre à l’accueil les gens dont on ne voulait plus dans les services ».

L’aide sociale au secours de la ruralité

Pour Nadine, agent d’accueil, cette nouvelle mission lui a permis de « s’interroger sur le sens de son engagement professionnel ».

Pour garantir un accueil de même niveau au sein de toutes les structures du département, les agents ont bénéficié d’une formation de six mois et ont, ensemble, rédigé un livre blanc, une charte de fonctionnement : « Nous avons appris à nous connaître entre partenaires, ce qui est essentiel pour assurer une bonne réponse aux personnes qui viennent nous voir et qui ont besoin d’aide. C’est le savoir-être et le savoir-faire ; il faut savoir répondre aux demandes exprimées mais aussi aux demandes non-exprimées ».

Pour Sébastien Laurent qui souligne que « ce lieu est né de la volonté des élus et d’un engagement important en terme d’investissement », l’intérêt est aussi « de centraliser les services d’aide sociale dans les centres des bourgs, là où on les éloignait en périphérie. Ça fait vivre le centre-ville, ça fait vivre les commerçants et la ville est plus vivante ».