Une maison de retraite pas comme les autres
Animaux. À Bantanges, l’ancienne laiterie va devenir une maison de retraite destinée aux bêtes grâce à l’association Animaux-Secours.
550 mètres carrés habitables sur un terrain de 8.000 mètres ce sont les dimensions de l’ancienne laiterie qui deviendra courant 2023 la nouvelle maison de retraite de Bantanges baptisée « L’espoir continue » et portée par l’association Animaux-secours. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : cette maison de retraite sera destinée… aux animaux.
C’est en 2021 que Janine Vogler, fondatrice de l’association en 1962 et Maxime Gaconnet, son président reçoivent en legs d’une habitante de La Chapelle-Saint-Sauveur un ancien corps de ferme en piteux état mais dont la vente permet d’acquérir la laiterie : « Notre ambition est d’offrir à des chiens, chats et animaux de la ferme un lieu de vie – et parfois de fin de vie – au sein d’une vraie famille, loin du stress d’un refuge. La ferme en état nécessitait trop de travaux mais sa vente nous a permis d’acquérir l’ancienne laiterie de Bantanges » explique Maxime Gaconnet.
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Loin d’un nouveau refuge dont l’association dispose d’ailleurs en Haute-Savoie, l’association y voit une « famille recomposée ». Et pour garder l’esprit « famille », un salarié d’Animaux Secours est en poste à Bantanges avec un logement au sein même de la structure, assisté par une bénévole habitant également sur place et d’autres bénévoles qui viendront prêter main forte. Au programme, une vie « comme à la maison » en nombre limité ; les chiens par exemple ne seront pas plus de vingt.
500.000 euros d’investissement
Pour le moment, la maison n’accueillera que des petits animaux de ferme (seule association habilitée à recueillir les animaux de ferme sur décision judiciaire) et des chiens provenant du refuge de Haute-Savoie, en besoin de soins, d’un suivi médical ou d’une réhabilitation physique et comportementale. « L’espoir continue » disposant de 525 mètres carrés répartis en un espace nuit et un espace jour pour les chiens, une infirmerie, un bureau, un espace de repos, une cuisine, des chambres, des sanitaires, et enfin deux logements.
Pensé en prenant en compte l’environnement (les animaux sont rentrés la nuit pour éviter les nuisances de voisinage) le coût de cet aménagement s’élève à 550.000 euros et le budget de fonctionnement annuel est estimé à 100.000 euros en partie financés par des legs : « Depuis soixante ans, les legs sont importants pour nous permettre de continuer », explique Maxime Gaconnet, « nous rencontrons souvent des notaires qui se montrent intéressés par notre démarche. La maison de retraite en est l’exemple. Sans cette succession, nous n’aurions pas concrétisé aussi rapidement ce projet qui mûrit depuis des années ».
Outre ces successions, l’association bénéficie d’une délégation de prestation de fourrière en Haute-Savoie qui permet de disposer d’un euro par habitant (soit 300.000 euros pour l’ensemble du département), ainsi que des frais d’adoption qui représentent environ 200.000 euros : « Nous ne demandons pas de subventions. C’est beaucoup de papiers pour des sommes souvent modestes. Nous avons la chance depuis soixante ans de bénéficier de la générosité des donateurs ». L’inauguration devrait avoir lieu au début de l’été et l’association, toujours en quête de bénévoles est aussi en recherche d’un parrain : « En 1980, Dave était notre parrain. Pour cette inauguration nous avons quelques idées… ». À suivre donc…