Entreprises

À Besançon, escape et lancer de haches font le game

Loisirs. En 2019, un couple passionné de jeux de société ouvrait à Besançon leur première escape room. Aujourd’hui, leur société « Le Voyage Heure » compte deux salles, un bar, une équipe de sept salariés et une toute nouvelle activité de lancer de haches.

Lecture 6 min
  • Salle d'escape game
    (Crédit : JDP)
  • Salle de lancer de haches
    (Crédit : JDP)
  • Photographie de Julie Smagghe
    Julie Smagghe (Crédit : JDP)

C’est l’histoire de Julie Smagghe, professeur des écoles et de Jean-Baptiste Cahez, ingénieur informatique. Au jeu de l’amour et du hasard, ce couple, qui n’en est pas à son premier coup de dés, se forme autour d’une passion commune pour tout ce qui a trait au ludique. Quand en 2015, les premiers escape game arrivent en France, le duo ne résiste pas à l’envie de s’y frotter au point d’en devenir totalement addict.

« Nous avons enchaîné plus d’une soixantaine de salles différentes un peu partout en France », confie Julie Smagghe. Devenus de véritables experts en évasion fun, l’envie leur prend de créer leur propre univers récréatif. « De longs mois après d’âpres négociations auprès des banques, de multiples visites de locaux, de fabrications d’énigmes, de constructions de décors, d’essais ratés ou plus ou moins réussis, des discussions sans queue-ni-tête… nous avons ouvert notre première salle en mai 2019 : une chasse au trésor au temps du far west ».

Le concept du Voyage Heure prenait ainsi forme au 7 rue Lavoisier à Besançon. Jean-Baptiste Cahez, très manuel s’occupe de la réalisation des décors, des mécanismes et de l’électronique qui se cache derrière les trappes, quant à Julie Smagghe, elle œuvre à la création des énigmes, des synopsis et conçoit l’univers graphique de chaque salle. Le succès est immédiat et une seconde salle voit le jour la même année, avec au programme une enquête policière et un clown tueur psychopathe...

Innover à coup de haches

« La première escape room est arrivée à Besançon en 2016, quand nous avons ouvert le concept était encore nouveau et donc très attractif », explique le couple. Au fur et à mesure que l’activité devient populaire et que les nouvelles salles se multiplient, le besoin de garder un coup d’avance, d’innover en permanence se fait criant.


>LIRE AUSSI : La Péniche Cancale cherche ses nouveaux capitaines


Alors qu’en juin 2022, le couple est en pleine conception d’une troisième salle, une opportunité de voir plus grand se fait jour. « Le propriétaire de nos locaux, nous a proposé de nous porter acquéreur de 200 mètres carrés de surfaces nouvelles attenantes à notre premier espace. Avant de dire oui, nous avons réfléchi à ce que nous pourrions en faire. C’est là que nous avons repensé à cette activité de loisirs atypique que nous avions testée à Nantes pendant des vacances familiales. Il s’agissait du lancer de haches. Dans la région il n’existe qu’un franchisé à Dijon. Dans le Doubs, nous sommes les seuls. Au-delà de nos huit pistes accessibles dès 14 ans, nous avons également ouvert un espace bar sous licence 4, avec tireuses à bière, mise à disposition : borne d’arcade, billard, baby-foot et des jeux de société en accès libre sous réserve de consommation... », explique Julie Smagghe. Avec cette nouvelle corde à leur arc, baptisée à dessin : « L’hacher prise », le couple vise, au-delà de sa traditionnelle clientèle familiale, la cible professionnelle et ses team building.

S’évader mais pas seul

Pour faire fonctionner le Voyage Heure, sept salariés sont nécessaires (dont trois à temps partiel), d’autant que les créateurs n’ont, pour le moment, pas encore les moyens de quitter leur emploi respectif. Afin d’inscrire leur activité dans la durée, le binôme a choisi d’unir ses forces avec celles des principaux acteurs du secteur autour de Besançon.

« Nous avons mis en place le Pacte des Geôliers qui fédère quatre escape-games indépendants de la ville. Cela nous permet par exemple de nous mettre en commun pour remporter des appels d’offres hors de nos murs que nous n’aurions pas pu remporter seul. Au nom du collectif, nous avons par exemple réalisé des escape games éphémères pour le musée des Arts et Traditions Populaires de Champlitte en Haute-Saône et le château de Montbéliard, ainsi que des semi-éphémères sur la période estivale pour la ville de Besançon sur des lieux de patrimoine comme la tour Chamars où l’Église Notre-Dame. Nous avons également imaginé une carte de fidélité pour nos membres valable dans les quatre établissements, avec à la clé des sessions d’escapes, des jeux de société et des bons d’achats chez des acteurs locaux à gagner », développe Julie Smagghe qui avec son compagnon a repris le chantier de leur troisième salle : « L’escape gamme est une activité de loisir à usage unique. On considère qu’une salle vit en moyenne six ans. Avec trois salles, cela laisse assez de temps pour imaginer de nouveaux univers, sachant que nous faisons tous nous-même et qu’il faut compter entre 15 et 20.000 euros d’investissement par salle ».