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À Chailley, Duc va pouvoir déployer ses ailes

Agroalimentaire. Malgré de vives protestations, la préfecture de l’Yonne a signé mi-décembre l’arrêté portant sur l’autorisation environnementale d’agrandissement de l’abattoir industriel.

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Volailles
(Crédit : Pixabay)

En novembre dernier, les opposants au projet d’extension des installations de Duc, aux portes de la forêt d’Othe, pensaient avoir eu gain de cause après que les membres du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) de l’Yonne rendent un avis défavorable.

Riverains, élus locaux, associations de protection du bien-être animal ainsi et personnalités politiques s’étaient, en effet, mobilisés pour montrer leur hostilité à cet agrandissement qui devrait porter à 265.000 le nombre d’abattages de volailles par jour.

Cet avis n’étant que consultatif, il n’a pas suffi, semble-t-il, à convaincre le préfet de l’Yonne, Pascal Jan, puisque ce dernier a signé, le 15 décembre, l’arrêté préfectoral portant sur l’autorisation environnementale pour l’augmentation des activités d’abattage et de découpe.


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Néanmoins, le représentant de l’État « a décidé de renforcer les prescriptions particulières imposées à l’exploitant, notamment en ce qui concerne le contrôle des rejets aqueux après leur passage dans la station d’épuration, et la surveillance de la qualité des eaux du ru de la Fontaine », celui-ci précisant, par ailleurs, que « des échéances contraignantes ont également été fixées, en vue de l’exécution des travaux qui réduiront les émissions olfactives et sonores de l’activité pour les habitants du village ». Ainsi, le numéro deux du secteur en France va pouvoir accroître la surface de ses infrastructures de 60 % sur son siège social historique.

Souveraineté alimentaire

Racheté en 2017 par Plukon Food Group, le volailler icaunais a, la même année, presque doublé son volume d’abattage, en passant de 400.000 à 700.000 poulets par semaine. Lors de l’acquisition, le groupe néerlandais avait, en effet, promis d’injecter quelque 20 millions d’euros dans ce qui devenait sa plus grosse unité française, dont 12 millions d’euros lors de cette première extension. En février 2021, il s’était alors lancé dans une nouvelle procédure visant à augmenter, encore, cette cadence.

Pour appuyer cette décision, le préfet de l’Yonne a rappelé que « la moitié de la viande de poulet consommée dans notre pays est importée, essentiellement du poulet de qualité standard ». Un paramètre d’importance dans le contexte actuel.

« Ce projet concourt ainsi au plan de filière « volaille de chair » qui a pour objectif la structuration d’une filière française de volaille standard, travaillant avec des agriculteurs locaux et respectant une réglementation exigeante, dans un objectif de souveraineté alimentaire. »