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BGI : le granulé en circuit court

Industrie. À La Guiche, Bourgogne Granulés Industrie mise sur la production de granulés de bois local.

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Un sac de granulés
(Crédit : DR)

C’est à La Guiche que la société BGI (Bourgogne Granulés Industrie), au coeur du Charolais, a choisi pour implanter en 2023 sa nouvelle unité de production de granulé de bois. Un choix stratégique pour l’entreprise qui prévoit de collecter l’ensemble des co-produits nécessaires chez les exploitants forestiers dans un rayon de 70 km et de commercialiser ses granulés en local. Un investissement de près de 3 millions d’euros qui, pour le porteur de projet, Pierre-Yves Lautissier cofinancé par le groupe Theos / Cèdre, un groupement d’achat chrétien installé à Paray-le-Monial se justifie par le souhait du groupe Theos de réinjecter dans l’économie locale les centaines de milliers d’euros d’aides perçues pendant la crise COVID. Dès la mi-2023, la nouvelle usine emploiera donc 8 personnes pour produire des granulés de bois écologiques agglomérés par la résine que le bois libère lors de son broyage et les commercialisera en local.

Une explosion de la demande

Une nouvelle production bienvenue en Bourgogne-Franche-Comté qui pourrait aboutir sur d’autres projets similaires mais aussi pour les consommateurs de BFC. Selon l’Observatoire du bois énergie, 28% des ménages de BFC utilisent le bois comme moyen de chauffage. Parmi les combustibles, l’utilisation du pellet s’est fortement démocratisée (1,5 millions de foyers en 2021 pour une consommation de 2,4 millions de tonnes), en partie portée par les aides de l’État. Une demande qui a son lot de conséquence : la multiplication par trois de son prix de vente (jusqu’à 1000€ la tonne en sacs contre 350€ en 2021), mais aussi une pénurie de sciure, qui s’explique à la fois par la forte demande des consommateurs, la baisse de l’utilisation du bois dans l’industrie pendant la crise COVID, mais aussi la guerre en Ukraine qui a interrompu les échanges commerciaux de la filière bois là où la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine représentaient 26% des importations sur le marché français.


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Alors qu’en BFC, la production a augmenté de 26% en 2020 et produite à 70% à partir des déchets de la transformation du bois dont 79% est une production locale, cette part d’utilisation du déchet pourrait donc largement baisser. La sciure se fait si rare désormais que certains forestiers envisagent de consacrer des exploitations entières au broyage. Un non-sens écologique mais qui répond à une logique économique mais aussi humaine : avec l’explosion des prix du gaz, de l’électricité, du fioul, désormais le granulé de bois, même trois fois plus cher reste une alternative économique et environnementale pour de nombreux foyers.