Cérémonie de l’allumette chez Verralia
Industrie. Après plusieurs semaines de travaux, le four numéro 3 du site Verralia a retrouvé sa flamme à l’occasion d’une cérémonie de l’allumette.
Entre olympisme et religion, l’allumage d’un four dans une verrerie - et qui plus est la plus importante d’Europe - , appelé « cérémonie de l’allumette » revêt un caractère sacré qui a fait l’objet, chez Verallia à Chalon-sur-Saône, d’un véritable cérémonial à l’occasion de la remise en service du four n°3, le cadet de l’équipe, construit en 1992 et qui vient de faire l’objet d’une campagne de rénovation. Un moment devenu une tradition dans l’entreprise qui fabrique un milliard de bouteilles par an, a tenu à rappeler Nicolas Le Feuvre, directeur du site : « Rallumer un four, c’est toujours un moment un peu particulier et magique, plein d’émotion pour les salariés et les gens qui ont participé à ce chantier. » Le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret a rappelé le passé verrier du bassin chalonnais et du site « qui fait partie du patrimoine industriel depuis plus d’un siècle » rappelant que « le développement du verre dans le chalonnais s’est développé autour de la production viticole qui a besoin de ces savoir-faire sur le territoire ».
Le président du Grand-Chalon, Sébastien Martin, comme à son habitude a souligné « la dynamique industrielle sur le territoire » rappelant que « l’industrie est l’avenir de notre pays, l’un des pays les plus désindustrialisés d’Europe. La France a trop longtemps tourné le dos à son industrie et elle s’est réveillée avec la gueule de bois en mars 2020. Nous sommes à 10% du PIB consacré à l’industrie. L’Italie est à 20, l’Allemagne à 24% ». C’est par le champ lexical du théâtre que le sous-préfet Olivier Tainturier a assisté à sa première cérémonie de l’allumette : « Quand Verallia fait un four, c’est un succès quand Verallia refait un four, c’est un événement, et quand Verralia fait trois fours, c’est une épopée industrielle » se jouant également des mots pour rappeler que « le verre est un secteur vert », sous-entendu, qui s’inscrit dans les plans de transition écologique et les objectifs des États européens.
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Une réalité qu’a tenue à rappeler Fabien Marion, directeur industriel de Verallia France, appelant les Français à ramener le verre « une matière recyclée à l’infini » et détaillant les objectifs de Verralia en matière d’émission de CO2 : « L’industrie verrière est exemplaire. Depuis 1990, nous avons diminué de 1% par an nos émissions de CO2 et nous visons 46% entre 2019 et 2030. C’est une nécessité économique et écologique et les prochains travaux vont permettre de développer de nouvelles technologies, notamment électriques ».
Le seul centre de formation verrière de France
La cérémonie s’est close par l’allumage du four numéro 3 dont la flamme issue du four 2 a traversé les ateliers dans les mains de la marraine - Myriam Allaoui, salariée du site) et du parrain (Guillaume Valdenaire Directeur des Achats de la société Boisset) comme la tradition l’exige. Il faudra désormais 10 jours au four pour monter en température jusqu’aux 1600 degrés requis pour redémarrer la fabrication du verre. Outre sa capacité de production, le site de Chalon héberge aussi le seul centre de formation verrière de France qui permet aux salariés français de perpétuer le savoir-faire verrier. Le site accueille aussi les centres techniques France et monde du groupe Verallia, où 150 experts travaillent sur des projets R&D tels que les reconstructions et réparations de fours, des projets de réduction d’émission de CO2 ou bien encore sur les futures technologies des fours de demain.