Entreprises

Chaussure électrique cherche industriel

Innovation. Inventé par un Saône-et-Loirien, le Rollkers, une semelle à assistance électrique qui pourrait bien révolutionner la mobilité urbaine, cherche un industriel pour une fabrication de série.

Lecture 4 min
  • Photo des Rollkers
    (Crédit : Rollkers SAS)
  • Photo des Rollkers
    (Crédit : Rollkers SAS)

Présenté au Consumer electronics show de Las Vegas en début d’année, le Rollkers — contraction de « Roller » et « Walker » — pourrait bien faire son apparition sous peu dans les rues de nos villes.

Inventé par Paul Chavand — un habitant de Saône-et-Loire — la technologie aura demandé près de 20 années de réflexion et cinq ans de développement. La promesse de ce prototype : accompagner la marche et nous permettre de nous déplacer jusqu’à onze kilomètres par heure en ne faisant rien d’autre que marcher.

Et c’est un pur produit bourguignon, développé en partenariat avec la société Danielson Engineering à Magny-Cours, spécialisée dans la conception de motorisations de série et l’Institut supérieur de l’automobile et des transports de Nevers : « Notre présence à Las Vegas nous a confié tout le potentiel commercial du Rollkers. Grâce à la couverture presse, bon nombre d’entreprises nous appellent pour savoir quand et à quel prix notre dispositif sera commercialisé. Pour le moment, nous sommes à la recherche d’un partenaire industriel pour une production en série », explique Christian Mardrus, ancien cadre de Renault-Nissan reconverti en responsable des partenariats.

Une application multimodale

Bourré de technologies — capteurs, software — le Rollkers offre plusieurs avantages : « On ne patine pas. On marche, normalement. La seule sensation est d’avoir un talon de cinq ou six centimètres. C’est le dispositif qui s’adapte à la vitesse de marche grâce à une chenille, sur le modèle d’un tapis roulant. Si l’on marche à cinq kilomètres par heure, le Rollkers double la vitesse ».


>LIRE AUSSI : Douze Cycle signe le vélo-cargo pour Toyota


Compatible avec tous type de chaussures — sauf à talons hauts — il s’adapte sous la semelle : « C’était important qu’il soit multimodal. Que l’on puisse prendre le bus, le métro sans avoir à le retirer, car la marche, c’est un moyen de transport multimodal par définition ».

Bien plus qu’un gadget, le Rollkers répond, selon Christian Mardrus à une utilisation multiple : « C’est avant tout un moyen de transport urbain mais qui peut aussi offrir de nombreux avantages au sein de l’entreprise, des hôpitaux, des usines. Dès lors qu’il y a de longues distance à parcourir à pieds ».

Adapter la technologie à la marche, c’est aussi l’ambition des villes moyennes. Brest, Le Mans, mais aussi Dijon portent des projets visant à remettre le piéton au cœur de la ville dans le contexte de développement des mobilités douces.

Aujourd’hui, après plusieurs prototypes et 1,5 million d’euros investis dans la recherche et le développement avec l’aide de la région et de la Bpifrance, Christian Mardrus estime que le Rollkers est abouti : « Nous sommes prêts à la commercialisation. Il ne nous reste qu’à passer à l’échelle industrielle et faire le nécessaire pour que le Rollkers entre dans nos objectifs de prix, c’est à dire moins de 1.000 euros hors-taxes ».