Entreprises

Le nouvel atelier de la Tonnellerie Meyrieux en mal de personnel

Investissement. Depuis 1991, la Tonnellerie Meyrieux réalise des fûts de bois, principalement destinés à l’export. Limitée par sa surface, l’entreprise vient d’achever un investissement de 800.000 euros pour s’agrandir. Seul bémol, le manque de personnel pour la faire tourner à plein régime.

Lecture 3 min
La Tonnellerie Meyrieux s’est équipée d’un nouveau système de chauffe et d’aspiration dans une extension de 600 mètres carrés. (Crédit : Nadège Hubert)

Dans les Hautes-Côtes à Villers-la-Faye, la Tonnellerie Meyrieux, créée en 1991, est passée sous le giron du groupe Sylvain, tonnelier dans le Bordelais, en 2010. « La famille Sylvain voulait intégrer un savoir-faire bourguignon pour son marché à l’export », raconte Frédéric Naud, directeur général de la Tonnellerie Meyrieux. Avec ses 12 salariés, l’entreprise fabrique environ 6.000 fûts par an, des tonneaux de 114 à 600 litres dont 80 % sont destinés à l’international et réalise un chiffre d’affaires de quatre millions d’euros.


> LIRE AUSSI : Un nouveau siège en matériaux biosourcés pour la Cocebi


Confronté à un atelier devenu trop petit pour répondre à la demande et qui n’était pas fonctionnel pour les salariés, elle a investi. L’atelier et l’espace de stockage, respectivement de 600 mètres carrés chacun ont ainsi évolué pour atteindre tous les deux 1.200 mètres. « Avec cette extension, nous allons pouvoir produire jusqu’à 10.000 fûts. » L’investissement de 800.000 euros a également permis l’acquisition d’un nouveau système de chauffe plus fonctionnel, équipé d’une soufflerie et d’une puissante aspiration afin de réduire les poussières et la fumée dans l’atelier et ainsi diminuer les risques pour la santé des collaborateurs.

Faire face aux difficultés

Lancés en février 2020, juste avant la crise sanitaire, les travaux n’ont pu s’achever qu’en mai 2021 pour que les ateliers soient finalement inaugurés en avril 2022. Malgré cet atelier flambant neuf, le directeur général regrette de devoir refuser des commandes, faute de main-d’œuvre. « Nous avons besoin de trois ou quatre personnes, que ce soit sur des postes de manutentionnaires ou de tonneliers. Les métiers manuels manquent de notoriété et ont du mal à attirer. » Pourtant, les salaires paraissent attractifs avec 1.700 euros nets pour un tonnelier débutant.

Alors que les vendanges bourguignonnes s’annoncent excellentes tant en qualité qu’en quantité, Frédéric Naud regrette de ne pouvoir répondre pleinement à la demande. Les difficultés n’arrivant que rarement seules, le tonnelier s’inquiète des tensions qui pourraient subvenir sur le chêne français. « On ne se fournit qu’en France, mais avec la guerre en Ukraine, les entreprises qui avaient recours à ce bois pour leurs activités pourraient se tourner vers la France. »