Le Tech Lab. De Dietrich accompagne la mutation de l’industrie pharmaceutique
Industrie. À Semur-en-Auxois, De Dietrich vient d’inaugurer son Tech Lab., un centre d’essai destiné aux tests d’extraction et de séchage des poudres industrielles.
Fondée au XVIIe siècle, l’entreprise De Dietrich n’a eu de cesse de diversifier sa production. À Semur-en-Auxois, De Dietrich Process System est spécialisée dans la fabrication d’équipements pour la gestion des poudres chimiques industrielles, particulièrement en chimie pharmaceutique où ses équipements interviennent dans l’extraction des principes actifs pour les médicaments. En développant son département R&D par l’inauguration d’un Tech Lab., l’entreprise Semuroise se spécialise avec un centre de recherches et de développements dans la filière de production de médicaments pour ses clients et des entreprises externes.
« C’est totalement nouveau pour nous, explique Éric Naudin, Product Manager, c’est un service à part. C’est un équipement très spécifique dans une industrie qui l’est déjà dans le domaine des filtres des sécheurs et des transferts des poudres. Avant nous étions très empiriques. Aujourd’hui nous sommes capables de répondre à un client qui doit par exemple sécher ses produits en 6h, ce qui est souvent l’étape la plus longue, de disposer de la technologie qui lui garantira ce délai ». Arrivé en avril pour la gestion du laboratoire, Marion précise : « Cela permet à des entreprises qui ne sont pas équipées, des start-up, de disposer d’un laboratoire d’essai externe. On peut aussi le faire à distance. On apporte un service qui aide les entreprises à grandir ».
Vers une extraction éco-responsable
La création du Tech Lab. a nécessité un investissement de deux millions d’euros et permis la création de deux postes. Un investissement soutenu à hauteur de 885.000 euros par France relance : « Le Tech Lab. aurait vu le jour mais cette aide de l’État nous a permis d’accélérer son développement et surtout d’anticiper sur de futurs investissements en phase III ». La phase III, c’est le développement début 2023 d’une cellule d’éco-extraction de principes actifs grâce au « CO2 supercritique » : « C’est une méthode écologique et intéressante. La méthode ne nécessite ni solvants, ni fortes températures ce qui n’altère pas les matières. Il n’y a aucun rejet d’effluents et nous recyclons ainsi du CO2 regorgé par l’industrie » précise Éric Naudin.
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Une démarche écologique qui complète une transformation de la chimie pharmaceutique : « De plus en plus, l’industrie pharmaceutique se tourne vers les principes actifs issus des ressources naturelles et cela demande donc de nouvelles technologies. » précise Éric Naudin. Un retour au naturel qui s’accompagne aussi d’une relocalisation de la production industrielle : « On assiste à un retour des entreprises en France dans le domaine du principe actif depuis la crise de la Covid mais aussi avec la guerre en Ukraine. Ce ne sont pas forcément des constructions de capacités mais des augmentations, par exemple sur la fabrication du paracétamol », conclut Hugo, commercial de la société.