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Les Laines Plassard : le tricot a de l’avenir

Textile. Avec un nouvel entrepôt, Les Laines Plassard marquent un tournant qui les reconduit vers le Made in France

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Les Laines Plassard : le tricot a de l'avenir
(Crédit : Plassard SAS)

C’est en 2017, après 138 ans entre les mains de la famille Plassard que les ateliers éponymes, spécialisés dans la fabrication de fils à tricoter, ont été rachetés par Grégory Fournier, ancien cadre de la grande distribution, Sylvie Pomeret, une passionnée de tricots et son mari Jean-Louis Pomeret, un ancien industriel devenu investisseur. Après 143 ans dans les locaux de Varennes-sous-le-Dun, c’est à Chauffailles que l’enseigne s’est installée dans un espace flambant neuf.


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Pour Grégory Fournier, si le marché du tricot renaît, c’est malgré tout de façon sporadique : « Il y a une envie de pratiquer des activités reposantes. Les jeunes, notamment à travers le crochet redécouvrent une activé qui pouvait sembler ringarde ». Et les chiffres le confirment. Avec 110M€ de CA en 2021 (500M€ en Europe), c’est un marché certes très éloigné des licornes mais qui renoue avec le succès. Si nous sommes encore loin de l’embellie des années 80 où la laine tricolore représentait 80% de la production européenne, la filiale attire toujours les industriels. Ainsi, DMC, prestigieuse marque française aujourd’hui propriété du fonds britannique Lion Capital était-elle allée en 2013 sur la marché de la laine concurrencer son principal rival, Phildar qui réalise en 2021 un CA de 30M€ d’euros. Sur le plan mondial, les prévisions sont optimistes avec un taux de croissance annuel attendu de 4,8% sur les années 2022-2027.

Le retour du Made in France

Une aubaine donc pour Plassard qui vient d’investir un million d’euros dans un local de 1.500m2 qui accueille une boutique et un entrepôt. Avec 22 salariés, cinq magasins et un chiffre d’affaires de 3,3M€ en 2021, Plassard mise avant tout sur la qualité. Et pour renouer avec le made in France, le fabricant qui propose 70 qualités (références) dans un panel de couleurs infini a rejoint le collectif tricolore : « Nous faisons un gros travail sur la qualité et sur la production de la laine française en travaillant sur la réorganisation des filières ». A travers cette association interprofessionnelle, Grégory Fournier a pour objectif de proposer dès 2023 de la laine française (aujourd’hui fabriquée en Italie) avec derrière un projet bien plus global : permettre aux agriculteurs de commercialiser, à leur juste valeur, une laine aujourd’hui exportée à bas prix à 80% vers la Chine.

Et pour aider les plus jeunes qui ont, durant le confinement, redécouvert les vertus du tricot et du crochet, Plassard vient de lancer SOS tricot, un service gratuit par mail, téléphone ou Visio qui répond gratuitement aux questions techniques relatives aux modèles proposés dans le catalogue : « Nous sommes les IKEA du tricot. Nous proposons la laine, les modèles, les aiguilles et l’assistance pour que le tricot puisse être accessible à tous ». Une stratégie payante puisque depuis le développement du site internet en 2019, les ventes en ligne ont été multipliées par 3 et ont permis d’exporter les laines Plassard en Australie, Japon, Canada : « La laine est un produit du toucher, mais les clients historiques font confiance à la qualité et les nouveaux sont familiarisés avec ce mode d’achat ». Une aubaine pour Grégory Fournier qui entend faire connaître la marque et qui pourrait pour cela bénéficier des aléas : « Si on nous demande d’avoir 2, 3 degrés en moins, on va devoir remettre des pulls ».