Myral, l’isolation décarbonée
Environnement. Depuis 37 ans, Myral, installé à Is-sur-Tille, est spécialiste de l’isolation. D’abord simple poseur, le groupe est devenu fabricant de son système de panneaux d’isolation par l’extérieur pour le marché public et privé. Soucieux de l’impact écologique de son activité, son président Sylvain Bonnot a engagé une démarche RSE dès 2015. Les panneaux Myral, brevetés et certifiés origine France garantie contiennent aujourd’hui 50% de matériaux recyclés.
C’est, au coeur de la zone d’activité du Triage à Is-sur-Tille, qu’une pépite née dans le giron familial et devenue au fil du temps un solide acteur de son secteur d’activité : bienvenue chez Myral, concepteur, fabricants et poseurs (via un réseau de franchisés) de panneaux isolants par l’extérieur adressé au marché du particulier (pavillons) ou de la commande publique (habitat collectif, tertiaire...). Le groupe, qui compte désormais 120 collaborateurs et affiche 30 M€ de chiffre d’affaires, inaugurait lundi 17 juin son nouveau siège qui accueille l’ensemble des services administratifs, la R&D, la logistique...
Un cocon en construction ossature bois, du CLT pré-industrialisé avec une mise en oeuvre du système Myral : panneaux et isolant en fibre de bois « pour prendre soin de la vraie richesse de l’entreprise, les femmes et les hommes de Myral », a affirmé son président Sylvain Bonnot, dans son discours. Cette construction constitue aussi une vitrine du savoir-faire du groupe qui depuis plus de dix ans a préparé sa révolution environnementale avec pour objectif de créer la solution d’isolant thermique par l’extérieur (ITE) la moins carbonée du marché, celle qui a été mise en oeuvre sur ce chantier. C’est le sens de la démarche « Neutral.ITE 2025 », lancée en 2022.
Écologie proactive
Né en 1987 sous l’impulsion de Daniel Bonnot, Myral est d’abord un spécialiste de la pose d’isolant. C’est désormais, presque 40 ans plus tard, un exemple d’industrie décarbonée grâce à une solide conviction écologique qui s’est inscrite dans le projet stratégique du groupe avant la réglementation : la loi Grenelle 2 imposait certes en 2012 une obligation de réaliser un bilan carbone des activités mais s’adressait alors aux entreprises de plus de 500 salariés en France métropolitaine, bien plus que l’effectif de Myral. « Nous nous sommes rendus compte que 85 % de notre impact carbone provenait des matières premières, se souvient Sylvain Bonnot. L’idée a été de se tourner vers l’utilisation de déchets industriels, sortir de l’usage unique, et offrir un produit décarboné et dont les performances étaient améliorées par rapport au produit existant ».
Dès 2014, Myral investit dans une nouvelle ligne de production industrielle, un événement essentiel. « Grâce à un investissement de près de 4 millions d’euros, elle permet de réduire de manière importante les déchets de production, et cela un an avant la conclusion de l’accord de Paris de 2015, qui gravait dans le marbre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Avec cet équipement de très haut niveau technologique, l’intégration de l’extrusion de nos rives en PVC a été rendue possible, en faisant appel à des acteurs locaux – près de Dijon à moins de 50 kilomètres du site Myral – et en réduisant notre empreinte carbone issue du transport », explique Myral sur son site professionnel en mars 2022.
La solution brevetée par Myral consiste en l’utilisation d’aluminium issu du recyclage de canettes ; de plastique issu du recyclage des bouteilles alimentaires et de PVC issu lui du recyclage des boiseries, une solution mise en oeuvre grâce à l’apport technique de la société Benvic à Chevigny-Saint-Sauveur : le tout a divisé par trois l’impact carbone de la production. Un nouveau logo, composé de trois losanges, symbolise cet esprit novateur. Myral ECO 1 et Myral ECO 2, deux solutions du groupe issois, apparaissent sur la base Inies (base de données nationale de référence sur les données environnementales et sanitaires des produits et équipements de la construction, ndlr) « dans le top 5 des systèmes les plus décarbonés sur l’ensemble des solutions ITE, et nous permettent même de devenir le système de vêture le moins carboné du marché selon une étude comparative », se réjouit Sylvain Bonnot.
300.000 m² de panneaux
Myral a également digitalisé l’ensemble de ses process via son logiciel ERP (Enterprise Resource Planning), intégré son Bureau d’études composé de trois personnes, optimisé l’utilisation des matières premières pour réduire les chutes, repensé la logistique et dispose d’une diversité de solutions techniques pour proposer du sur-mesure en termes de coloris et d’aspect.
Le groupe revendique la fabrication annuelle de 300.000 m² de panneaux, mis en oeuvre sur le marché des particuliers via la solution Uniso, pour laquelle il dispose d’un réseau de franchisés qui couvre environ 80 % du territoire métropolitain (lire ci-dessous). Afin d’asseoir sa croissance avec l’objectif de doubler l’activité, Myral s’est associé depuis 2020 au fond Aramis (Dal’Alu, Isosta et Sunclear) désormais actionnaire principal du groupe dont il partage, selon les mots de son dirigeant Jean-Bernard de Poret, la politique RSE « et les valeurs familiales ».