Noces en famille pour Sobotram et Blondel
Transports. Après trois générations Bruno Neyrat cède le groupe Sobotram au géant familial Blondel.
Après trente ans à la tête de Sobotram - l’entité de Crissey qui regroupe Soboroute, Sobotram 71 express, Berthelard et Dupont-Bedu et affiche un chiffre d’affaires de 76 millions d’euros en 2022-, Bruno Neyrat vient de céder les clefs de son groupe familial à Grégoire Blondel, PDG du groupe éponyme qui emploie 2.300 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 240 millions en 2021.
Fondé en 1956 en Picardie, Blondel — dont une grande partie de l’activité de transport et de logistique s’établit dans la cosmétique avec L’Oréal et l’aviation avec Airbus, depuis peu au Canada, en Tunisie et au Maroc, fait ainsi l’acquisition d’une entreprise expérimentée dans le transport et la logistique de produits dangereux.
Pour Grégoire Blondel, il s’agissait de : « diversifier les activités du groupe, et de poursuivre son développement sur un axe Picardie- Marseille en passant par la région châlonnaise ». Si le montant de l’acquisition reste confidentiel, Grégoire Blondel confirme en revanche sa volonté d’investir : « Nous allons poursuivre la construction d’un nouveau bâtiment pour plusieurs millions d’euros et développer le stockage de produits dangereux ».
À la clef, une trentaine d’emplois, une surface de stockage avoisinant les 400.000 mètres carré et « le bâtiment le plus sécurisé de France » précise Bruno Neyrat.
Investissements, emplois et formation
Avec l’achat des Transports Régis Martelet en 2019, Blondel avait déjà mis un pied en Bourgogne. L’acquisition de Sobotram lui fait franchir la barre des 700 collaborateurs et des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en Bourgogne — sur un chiffre d’affaires total qui dépassera les 300 millions d’euros. Bien que parmi les 15 plus grands acteurs de la logistique en France, Grégoire Blondel l’assure : « Nous restons une entreprise familiale, avec une politique de ressources humaines qui s’appuie sur les compétences des collaborateurs et leur connaissance de leur domaine ».
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Bruno Neyrat vante de son côté la bonne santé de son entreprise : « Je n’avais aucun problème pour vendre, mais je voulais un acquéreur qui offre une complémentarité avec Martelet en Côte-d’Or et que le management soit conforté. Tous les managers ont entre vingt et trente ans d’expérience. Ils connaissent leur boulot. Ce qui m’importe, c’est que ça continue ».
S’il qualifie même Grégoire Blondel de « gendre idéal » et vante « une transaction faite en une demi-heure dans un escalier » le patron de Sobotram reconnaît que « C’est une décision de raison, pas de cœur ». Sans repreneur dans la sphère intra-familiale, Bruno Neyrat se réjouit donc de confier son entreprise familiale à une autre entreprise familiale solide.
Désormais, Grégoire Blondel veut « avancer » et poursuivre notamment sa politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Au sein de ses 1.800 véhicules, Blondel utilise aujourd’hui près de 200 moteurs au gaz naturel et devrait accueillir son premier camion à hydrogène. Il devrait également implanter en Bourgogne son « Académie Blondel » qui permet de financer le permis PL et SPL et de former de futurs chauffeurs. Une façon de pérenniser l’entreprise et de conforter son ancrage en Bourgogne.