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Saveur de nos prairies Autunoises préserve la filière viande locale

Alimentation. Depuis juin 2016, Saveurs de nos prairies autunoises (SNPA) structure la filière viande issue des éleveurs locaux de l’Autunois Morvan. S’appuyant sur l’abattoir d’Autun, elle développe les circuits courts et crée des partenariats forts, engagés et pérennes.

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Abbatoir vache
Jean-Luc Chavy est le nouveau président de Saveurs de nos Prairies autunoises. Il succède au très engagé et actif Gilbert Desmorieux. (Crédit : JDP)

Lorsqu’en 2011 l’abattoir d’Autun a traversé des difficultés, les acteurs de la filière viande se sont fortement mobilisés pour le défendre. Cet épisode, véritable traumatisme pour les professionnels du secteur a longuement fait réfléchir les éleveurs de l’Autunois Morvan qui ont fondé, en juin 2016, leur propre association : Saveurs de nos Prairies autunoises (SNPA). Leurs envies sont plurielles, collégiales et pleines de bon sens. Il s’agit d’abord de : « Structurer la filière viande afin de répondre à la demande alimentaire locale. » SNPA s’appuie pour cela sur l’abattoir de l’Autunois Morvan, « qu’elle entend préserver ».

Elle assure aussi « la promotion, la communication, la vente de viande, l’organisation des engraissements et des abattages, dont les animaux sont élevés dans la région et abattus à l’abattoir de l’Autunois Morvan ». Elle développe enfin les circuits courts alimentaires avec deux partenaires : l’hypermarché E.Leclerc SAS SOTUNDIS d’Autun et la cuisine centrale de la Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan (CCGAM) qui souhaitait, depuis longtemps, acquérir une plus large souveraineté alimentaire.

Une expression territoriale forte et un cahier des charges strict

Fédérer les savoir-faire, animer toutes les énergies, proposer directement aux consommateurs une viande locale de qualité sont une expression territoriale forte. Cette façon d’agir réduit aussi les coûts de transport, préserve la biodiversité et l’économie locale, procure moins de stress aux animaux et permet plus d’indépendance… Pour Jean-Luc Chavy, éleveur d’un cheptel de trois cents bovins charolais à Saint-Martin-de-Commune (en Saône-et-Loire), ancien trésorier et nouveau président de SNPA, c’est bel et bien « gagnant/gagnant ! ».


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Et avec l’ensemble des membres de cette association, il entend bien poursuivre tous ces objectifs. Les vingt-cinq éleveurs de SNPA respectent un cahier des charges précis. Ils fournissent à l’année une partie de leur production. Ils proposent uniquement des animaux de race charolaise, âgés de moins de dix ans, « nourris majoritairement à l’herbe et dont les carcasses ont un temps de ressuyage d’au moins dix jours ». Si le secrétaire de l’association Damien Renier, basé à Tavernay, a la charge de la planification des animaux, c’est l’entreprise Raze, chevillard à l’abattoir d’Autun, qui, en tant que grossiste, est habilitée à décider de l’abattage des bêtes qui rejoindront soit l’hypermarché d’Autun soit la cuisine centrale de la CCGAM. 

Un chiffre qui repart à la hausse

Ainsi, en 2022, Jean-Luc Chavy a fait abattre 27 vaches et neuf d’entre elles ont directement rejoint les partenaires locaux. D’autre part, l’an dernier, 113 vaches ont alimenté l’hypermarché de la cité éduenne, tandis que huit avants d’animaux ont été proposés à la cuisine centrale du CCGAM. 

Un chiffre plutôt satisfaisant, qui repart bel et bien à la hausse après des mois de stagnation dûs à la crise sanitaire du Covid 19. La micro-filière se porte bien d’autant que les éleveurs bénéficient d’une plus-value de 40 centimes d’euro par rapport à la cotation de la grille Normabev. Des efforts qui paient et un exemple de plus qui illustre que c’est « en local » que tout doit se jouer.