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Innovation. Au Creusot, Tunstall Vitaris, leader de la téléassistance, mise sur l’IA pour développer la prévention en matière de maintien à domicile des personnes âgées dépendantes.

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Photo d'Alain Monteux
Alain Monteux, Pdg de Tunstall Vitaris. (Crédit : Tunstall Vitaris)

Avec 34% du marché de la téléassistance, l’entreprise creusotine Tunstall Vitaris qui réalise un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros développe l’usage de l’intelligence artificielle dans le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, qui ne se limite plus ; depuis longtemps, aux boitiers d’alerte : « L’IA va permettre de voir et d’analyser s’il y a des modifications anormales dans les comportements de vie, une anomalie cardiaque via une montre connectée, un changement d’habitude, une détection de stress dans la voix lors des échanges avec nos “Anges gardiens”, des téléopérateurs disponibles 24/24 pour lutter contre la solitude. L’IA va analyser ces données et permettre de répondre par une action immédiate » explique Alain Monteux, PDG de Tunstall Vitaris France et Benelux.

Si la téléassistance permet en moyenne de maintenir les personnes âgées dépendantes deux ans et demi de plus à leur domicile, l’entreprise mise sur un autre marché : celui de la prévention : « Aujourd’hui nous disposons d’outils pour agir en amont d’un accident. Ça va du bracelet détecteur de chute ou de malaise ou des capteurs capables de détecter un incendie, une inondation et même un déplacement anormal. Et la mise en place de ces outils a fait que les personnes qui bénéficient de ces dispositifs sont en moyenne dix ans plus jeunes qu’auparavant ».

Faire face au défi démographique

Car les chiffres sont là : la France vieillit. À la fin des années 1950, Michel Debré, Premier Ministre de Charles de Gaulle, aurait déclaré : « Il faut faire des enfants sur une grande échelle ». Soixante-dix ans après cette acrobatie, la France perd l’équilibre. L’espérance de vie passée depuis 1950 de 69 à 85 ans pour les femmes et de 65 à 79 ans pour les hommes fait qu’en dix ans, la population des plus de 65 ans est passée de 11,5 à 14,5 millions de personnes, alors que celle des moins de 65 ans est en baisse constante.

En 2050, la France comptera 4,8 millions de personnes âgées de plus de 85 ans et la pénurie de structures et de personnel, les tarifs élevés des Ehpad poussent les opérateurs à s’engager dans la prévention, trop peu prise en compte par les pouvoirs publics selon Alain Monteux : « Nous travaillons avec des départements, des CCAS, mais il y en a encore beaucoup qui ne saisissent pas l’importance de la prévention. Les Pays-Bas ont un taux de pénétration de la téléassistance de 30%, l’Espagne a instauré un Droit à la téléassistance mais la France reste à la traîne avec moins de 10% des personnes en dépendance équipées de dispositifs ». Et pourtant, à l’heure où se pose la question des économies budgétaires et notamment des dépenses sociales, Alain Monteux avance un argument de taille : « La téléassistance, la prévention coûteront toujours moins cher que la dépendance ». Voilà qui devrait convaincre Bercy…