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Un frigo commun pour mieux manger

Alimentation. En accord avec le Projet Alimentaire Territorial porté par la Communauté de Communes Auxonne Pontailler Val de Saône, le Groupement d’intérêt économique Bio Froid et Collectif (GIE BFC) inaugure un bâtiment frigorifique commun à vocation de stockage légumier et d’optimisation logistique à Auxonne.

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Photo de Marie-Claire Bonnet Vallet
Marie-Claire Bonnet Vallet, présidente de la communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône, et Olivier Bourgeot, président du GIE BFC. (Crédit : JDP)

Engagée depuis 2019 dans une démarche de relocalisation de son agriculture et de son alimentation, la communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône accompagne des agriculteurs, développe des circuits courts et approvisionne des cantines, des écoles et des collèges en produits locaux. « Le Projet alimentaire territorial (PAT) est un enjeu fondamental, rappelle Marie-Claire Bonnet Vallet, présidente de la communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône. Il doit permettre de mieux manger à la cantine, mais aussi à la maison. L’un des principaux enjeux est surtout de moins gaspiller ».

Or, le PAT nécessite la collaboration des différentes parties de la chaîne de production pour structurer l’offre, ainsi que des outils indispensables pour le stockage et la logistique. C’est dans cette logique que cinq fermes maraîchères bio ont créé le GIE BFC Bio Froid et Collectif afin de se mêler à la partie et proposer la construction d’un bâtiment frigorifique commun. « Nous avons choisi le statut de groupement d’intérêt économique pour pouvoir ouvrir le lieu à des clients extérieurs, mais nous étions déjà en collaboration au sein de la Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole, ndlr) “Légumons ensemble”, explique Olivier Bourgeot, président du GIE BFC.

Le frigo offre une capacité de stockage pour les agriculteurs participants mais aussi pour d’autres collectifs de producteurs comme C BIO ou Manger bio qui fournissent la métropole, le département, la communauté de commune, ou les lycées par le biais de la région. L’intérêt de ce frigo est de répondre aux collectivités. Il est l’intermédiaire nécessaire entre les producteurs et la future cuisine centrale, à l’étude sur le territoire ». Le bâtiment collectif frigorifique du GIE permet alors d’envisager une structuration de filière complète, s’étendant jusqu’à la distribution.

Un outil de haute performance

Situé à Auxonne, entre les deux pôles de consommation que sont Dijon et Dole, le bâtiment frigorifique de 500 mètres carrés permet aujourd’hui de stoker 300 tonnes de légumes. « Cet outil est important car il a la capacité de répondre et fournir », résume Olivier Bourgeot. Le GIE se réserve par ailleurs des possibilités d’agrandissement pouvant tripler la capacité du lieu pour pouvoir suivre le développement des débouchés bio locaux. « Sur la partie technique, le frigo dispose de trois unités de réfrigération distinctes : une pour de la pomme de terre, une pour des légumes racines – carotte, panais, céleri -, et une dédiée aux oignons et échalotes. »

On note également la présence d’un espace de stockage modulable pouvant être transformé en espace réfrigéré. Économe en énergie, le bâtiment est également auto-suffisant puisqu’il dispose de panneaux solaires dont la puissance de production excède sa consommation. Dans le cadre de la mesure « Partenariat Etat/Collectivité au service des Projets alimentaires territoriaux », le bâtiment frigorifique collectif du GIE a bénéficié d’une importante subvention. « À la base, pour ce projet, nous avons sollicité 702.000 euros dont un peu plus de 280.000 euros d’aides dans le cadre du plan France Relance. Aujourd’hui le bâtiment nous coûte à peu près 780.000 euros », précise Olivier Bourgeot.