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Valour+Lemaire, les spiritueux décalés

Boissons. Depuis sa fondation il y a presque quatre ans à Tonnerre, dans l’Yonne, Valour+Lemaire s’est imposée comme une distillerie innovante.

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Photo d'Arnaud Valour et Benjamin Lemaire
« Arnaud Valour et Benjamin Lemaire misent sur des productions de prestige et décalées pour s’implanter sur un marché du spiritueux de plus en plus sollicité ». (Crédit : JDP)

L’histoire a débuté lors d’une dégustation, réunissant Arnaud Valour et Benjamin Lemaire. Arnaud, après des études à l’étranger et diverses expériences dans la communication et la défense des vins de Chablis, avait déjà en tête le projet de créer une distillerie. Benjamin, formé à l’Opéra national de Paris, rêvait quant à lui d’une agence œnotouristique. Leur rencontre a donné naissance à Valour+Lemaire.

Des distillats sur-mesure

Depuis 2020, la distillerie, nichée au cœur des vignobles de Chablis, cherche avant tout à se démarquer : « Les micro-distilleries se multiplient. Alors si nous voulons sortir du lot, nous devons être différents sur les produits, sur les contenants, sur la marque de l’entreprise. Nous aurions pu nous appeler Distillerie de Bourgogne, mais les clients se seraient attendus à des produits de Bourgogne. Or nous voulons pouvoir utiliser une épice de Chine si le cœur nous en dit » explique Benjamin Lemaire.

Lauréate du Réseau Entreprendre Bourgogne en 2020 et 2021, Valour+Lemaire propose 12 références d’alcools haut de gamme, allant des gins aux whiskys, en passant par les vodkas, rhums, et liqueurs : « Nous essayons d’être en décalage, de ne pas imiter les produits phare ». Chaque spiritueux, distillé dans un alambic ultra-moderne en inox et carré, promet « Aucun folklore, juste du goût ».

Outre le lancement de deux nouveaux produits - Le Rhum Origines Bio à base de mélasses de Cuba et le Brandy Altaïs - Valour+Lemaire vient de faire l’acquisition d’un nouvel alambic de 2.000 litres.

Marché asiatique

Une acquisition destinée à faire face à une croissance exemplaire. En 2022, la société a doublé son chiffre d’affaires pour atteindre 200.000 euros. D’ici deux ans, malgré un marché très concurrentiel, Benjamin Lemaire espère atteindre 400.000 euros, par une distribution en vente directe, chez les cavistes et en épicerie fine : « Nous avons beaucoup de demandes pour la grande distribution, mais nous refusons pour le moment. Travailler avec la grande distribution est assez facile. Ce sont des gens carrés qui savent ce qu’ils veulent. Mais nous ne pouvons pas distribuer les mêmes produits chez les cavistes et dans les supermarchés à moins de créer une marque particulière ».

Pour l’heure, Valour+Lemaire poursuit son expansion, des bars mythiques de la capitale comme le Gatsby et jusqu’à l’étranger : « Le Japon se montre très intéressé pour distribuer notre liqueur de chocolat. C’est un produit rare ».