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Vicky Foods pose sa première pierre

Industrie. Avec la poste de la première pierre de l’usine Vicky Foods en France, la multinationale espagnole de l’agroalimentaire valide l’excellence industrielle du Grand Chalon.

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  • Photo des premières pierres Vicky Foods
    (Crédit : JDP)
  • Photo des trophées première pierre Vicky Foods
    (Crédit : JDP)

Si les hirondelles font le printemps, pour Sébastien Martin, président du Grand Chalon, ce sont les industries. Et le président qui assène qu’il faut « chaque jour répéter que la réindustrialisation permettra à notre pays de se développer » était à la fête pour ce premier jour de printemps puisque c’est précisément ce mardi qu’avait choisi la famille Juan - à la tête de Vicky Foods, spécialisée dans la boulangerie, la viennoiserie et les produits alimentaires et implantée dans 50 pays - pour poser la première pierre de la nouvelle et unique usine française de cette multinationale espagnole aux 400 millions d’euros de chiffre d’affaires qui sortira de terre mi-2025 sur les plaines de SaôneOr.

Une plaine « en or » selon Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC qui a tenu à souligner un « territoire de grandes industries où Kodak est encore dans les esprits, et devenu un terreau fertile, une terre de manufacture et de l’intelligence de la main ».

Même satisfaction du côté du sous-préfet Olivier Teinturier qui a rappelé que la réindustrialisation était « en marche » et rappelé un chiffre : « Si dans quatre ans nous continuons à ce rythme, nous avons retrouvé notre niveau d’industries de 2009 ».

Car, autour de cette inauguration, c’est bien la question globale qui se pose : comment faire oublier qu’en France, l’industrie représente 10% du PIB, soit deux fois moins qu’en Espagne ?

Pour cela, Marie-Guite Dufay et Sébastien Martin ont le même discours : « Il faut redonner aux jeunes l’envie de travailler dans l’industrie, leur montrer que ce sont des filiales d’avenir et que l’industrie, ce sont avant tout des réussites » rappelant par exemple la prochaine installation d’ITEN à Chalon-sur-Saône.

80 millions d’euros d’investissement et 120 emplois

Et pour ceux qui en douteraient, Rafael Juan, le PDG de l’entreprise familiale - détenue à 100% avec ses deux frères - apporte l’eau au moulin des élus : « Nous avons choisi Chalon-sur-Saône, parce qu’ici on aime l’industrie. Que nous avons été reçus sur un territoire prêt à nous accueillir, stratégique en terme d’infrastructure et d’approvisionnement des matières premières ».

Et ce choix n’est pas anodin : 80 millions d’euros, c’est l’investissement porté par la famille Juan, (dont 1,4 million de la Région et 400.000 euros du Plan de relance de l’État), qui accomplit là son « plus grand projet industriel en Europe » mais aussi « le seul sur le sol européen, pour le moment. » en dehors de son site espagnol de Gandia, dans la périphérie de Valencia.


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Une installation qui va permettre la création de 120 emplois directs sur un site de 23.000 mètres carré dans un premier temps mais qui dispose d’une réserve foncière de 70.000 mètres carré — et d’un potentiel de 270 emplois directs.

Pour Rafael Juan, il s’agit de « s’implanter sur le premier marché européen après l’Espagne — la France — et de faciliter la relation avec le client ».

Pour conclure, Sébastien Matin a salué « une entreprise familiale qui malgré la crise sanitaire, l’explosion des matières premières et de l’énergie, a tenu parole et s’est installée » rappelant que « un emploi direct, ce sont deux ou trois emplois indirects à la clef ».

Des emplois qu’il va falloir former pour Marie-Guite Dufay qui a souligné le problème récurrent du manque de compétences, tout en s’adressant à Rafael Juan : « Il est normal que vous ayez choisi Chalon-sur-Saône puisqu’il n’y avait pas de meilleur endroit en France pour conquérir le marché européen ».