X’Plan Research, le GPS de l’industrie

Marcel Lautermann, fondateur du Laboratoire X’Plan Research au Creusot, a du nez. Après 35 années dans le domaine du nucléaire, cet ingénieur développe un logiciel de planification de projets à partir de l’intelligence artificielle, des big data mais aussi de la participation collaborative des acteurs de l’industrie. L’objectif : des gains en matière de dépenses, de procédures ou de logistique. Retenu parmi les 11 lauréats de Saône-et-Loire du volet nucléaire du Plan France relance 2022, X’Plan Research, filiale de Interfluence Énergies a obtenu une aide de 383.000 euros, sur un projet global estimé à 1,2 million d’euros.

Le GPS de l’industrie

Dans le contexte économique mondial, la planification va devenir un sujet majeur : « Quand on regarde les entreprises européennes, on constate qu’il y a une quantité d’incohérences dans la planification. Elles sont dues à des acteurs de plus en plus nombreux, des processus de plus en plus complexes et des systèmes de gestion créés par chaque entité ». De quoi parle t-on lorsque l’on évoque les incohérences ? « X’Plan Research est capable de planifier tant la mise à disposition d’un échafaudage que l’organisation d’un chantier, avec un atout majeur : la capacité de s’adapter en temps réel. » Pour développer ce logiciel, Marcel Lautermann a embauché quatre salariés en local et investi deux millions d’euros. Une somme nécessaire notamment pour renforcer la sécurité des données : « C’est un logiciel collaboratif, qui n’utilise pas de Cloud et qui ne permet d’accéder qu’à ce qui est volontairement partagé par les différents acteurs ». La consultation des informations peut même être limitée à un site industriel par la fermeture des flux.

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Et l’histoire a donné raison au projet : « La crise sanitaire nous a permis de travailler en conditions réelles et nous avons réduit son impact. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine oblige les entreprises à être plus performantes. Ce que nous avons créé, c’est un GPS de la planification ». Et de conclure : « Nous avons fait une simulation en condition réelle. Sur un chantier de six mois, la planification collaborative a permis de gagner entre deux et trois semaines de chantier ». Une réelle économie donc mais qui, selon son créateur, risque de ne pas plaire à tous : « Ceux qui vivent des pénalités de retard ne vont pas nous apprécier. Mais c’est un contrat gagnant-gagnant entre les différents acteurs d’un projet complexe qui ne peut que bénéficier à tous ».