Xavier Boidevezi et Naim Khan veulent lutter contre l’obésité

Après 25 années passées à travailler au service de grands groupes industriels, Xavier Boidevezi l’affirme, il se sent aujourd’hui 100 % entrepreneur : « J’ai goûté à cette joie et cette complexité, même si ce n’est pas tous les jours tout rose, de pouvoir développer sa société et de créer de la valeur. » Cela fait maintenant plus de deux ans qu’il s’est associé à Naim Khan, professeur à l’université de Bourgogne, pour créer EktaH. Un projet né d’une ambition et d’une rencontre.

« Je cherchais un projet entrepreneurial, mais je ne m’attendais pas du tout à m’associer avec un chercheur. C’est finalement en cherchant dans mon réseau qu’on m’a conseillé de prendre contact avec le professeur Khan. Il était à la recherche d’un porteur de projet et nous nous sommes tout de suite fait confiance. C’est cette complémentarité qui nous a incité à franchir le cap », confie Xavier Boidevezi.

Leur ambition ? Vaincre l’obésité dans le monde. « Naim et ses équipes ont développé des choses qui, si elles se confirmaient sur l’homme, peuvent permettre de changer la société de demain », dévoile-t-il. L’obésité étant reconnue depuis 1997 comme une maladie.

Un spray pour guérir l’obésité ?

Dans le détail, la deeptech aujourd’hui développée par EktaH repose sur les travaux de Naim Khan : « Il a identifié il y a 15 ans des récepteurs gustatifs qu’on a au niveau de la langue et qui nous permettent d’identifier le goût du gras. Il s’est ensuite aperçu qu’il y avait une communication entre ces récepteurs situés sur la langue, le cerveau et l’intestin, et que toutes les personnes en situation d’obésité avaient un dysfonctionnement de ces récepteurs. »

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De cette découverte est née l’idée de créer un leurre qui viendrait réactiver ces récepteurs un peu avant la prise alimentaire pour pouvoir refaire fonctionner cet axe et procurer une satiété précoce. Ce dernier s’est finalement matérialisé sous la forme d’un spray contre l’obésité.

Après avoir intégré l’incubateur Deca BFCdébut 2021, Xavier Boidevezi et Naim Khan ont créé, avec deux autres co-fondateurs, la société EktaH en juillet 2021. Bénéficiaires notamment de la Presta’inno à hauteur de 8.000 euros et d’une bourse FrenchTech émergence à hauteur de 90.000 euros, c’est grâce à une première levée de fonds survenue après avoir remporté le concours i-Lab que les équipes de la société EktaH ont pu financer leur première étude sur l’homme.

« Avec la Satt Sayens, Naim Khan avait déjà réalisé une première étude pré-clinique sur des souris obèses qui avait d’ailleurs montré des résultats encourageants, puisqu’en moyenne les souris confrontées à la molécule consommaient 40 % de moins », rappelle-t-il. Alors qu’une étude d’innocuité chez l’homme n’a mis en avant aucun effet secondaire, EktaH attend aujourd’hui ce rapport pour lancer une nouvelle étude sur des personnes en situation d’obésité