Europe

L’Europe dope son arsenal anti-crise sanitaire

Santé. La Commission européenne a tiré les leçons du Covid et va prendre de nouvelles mesures pour être mieux préparée en cas de nouvelle crise sanitaire.

Lecture 4 min
L'Europe dope son arsenal anti-crise sanitaire
(Crédit : Freepik)

En matière de santé, la stratégie globale de l’Union européenne pour les dix prochaines années met l’accent sur les partenariats internationaux. Trois ans après la pandémie qui a mis en lumière les failles de l’Europe, notamment pour l’accès aux doses de vaccins, et bien qu’elle ait déjà pris plusieurs mesures réglementaires pour se mettre en ordre de bataille pour affronter les prochaines menaces sanitaires, Bruxelles veut aller plus loin.

La Commission européenne a publié pour la première fois un rapport sur l’état de préparation du Vieux Continent en cas de crise majeure, qui propose de mettre en place d’autres mesures pour faire face à de nouvelles menaces. Un combat qui figure aussi parmi les priorités de la nouvelle stratégie globale de l’Union européenne pour la santé pour les dix prochaines années.

Un accès plus équitable aux vaccins en renforçant les systèmes pharmaceutiques et les capacités de fabrication, des règles internationales contraignantes sur les pandémies, une approche globale mixant environnement, santé animale/végétale et santé humaine sont autant de propositions d’action de la Commission européenne. Pour assurer la production de vaccins en temps voulu pour protéger sa population, Bruxelles va financer des entreprises qui s’engageraient, en cas de crise sanitaire, à basculer leur production vers de nouveaux vaccins qui seraient disponibles.


>LIRE AUSSI : Vers une convergence européenne des politiques de l’énergie


Elle veut aussi débloquer 80 millions d’euros pour développer des vaccins de deuxième génération ou encore investir dans la recherche et développement de nouvelles réponses médicales. La Commission veut notamment créer un fonds européen baptisé Hera Invest du nom de l’autorité européenne de santé de l’Europe, doté de 100 millions d’euros, qui s’attaquerait aux problèmes de financement des entreprises qui développent de nouvelles réponses médicales.

Cette enveloppe financière est nettement inférieure aux milliards de dollars dépensés par la Barda, l’homologue américaine d’Hera. L’Europe souhaite jouer un rôle de « chef de file » mondial, selon les propres termes de la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakidou, dans la préparation à des mesures d’urgence sanitaire, notamment grâce à son agence Hera. Un accord de coopération a été signé avec la Barda, et d’autres sont en cours de négociation avec la Corée du Sud et le Japon ou encore avec l’OMS.

L’Union européenne va demander à y avoir un statut d’observateur avec un droit de participation. Ces grands partenariats internationaux doivent contribuer à l’élaboration des mesures de lutte contre le Covid, l’accès à des vaccins contre la variole du singe et le financement d’essais cliniques pour les vaccins Ebola, malgré les moyens limités pour les financer.