Agathe Rouzaud imagine une économie circulaire du collant
Recyclage. Depuis bientôt deux ans, Agathe Rouzaud porte le projet Ecollant et s’intéresse aujourd’hui à la fin de vie des collants pour créer une filière de recyclage et ainsi rentrer dans une boucle circulaire.
Exit les fonds marins et les requins, Agathe Rouzaud a rejoint la terre ferme et les humains pour porter le projet Ecollant, né en 2019. « Convaincue que les écosystèmes naturels sont nos poumons et sont évidemment à protéger, j’ai eu beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi les entités privées et publiques ne prenaient pas en compte ces problématiques », témoigne la biologiste de formation spécialisée dans les écosystèmes marins et les grands mammifères. Et si la solution se trouvait finalement dans la vulgarisation et le langage employé ?
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Après différentes expériences professionnelles pour se confronter au monde réel et comprendre les enjeux de l’entreprise et du monde économique, Agathe Rouzaud a finalement rejoint l’équipe aux prémices du projet Ecollant. « À l’origine, Frédéric Austrui et Laurent Trognon de la société Divine Paris se sont entourés d’acteurs de l’industrie textile et se sont demandés pourquoi l’industrie du collant qu’ils côtoyaient depuis plus de 20 ans était si polluante et comment faire pour la rendre plus vertueuse. On sait aujourd’hui que des collants ont une durée de vie de six utilisations en moyenne, et 47 % des femmes nous confient même que ce serait plutôt de l’ordre de trois utilisations. »
Une marque commerciale pour une première collection
Incubé chez Deca BFC jusqu’en décembre et labellisé DeepTech depuis le début de l’année, Ecollant a débuté deux phases de recherche après une première étude de faisabilité. « Nous sommes en très forte accélération et le premier démonstrateur de collant devrait arriver dans 18 mois », affirme Agathe Rouzaud. Si l’objectif est à terme de produire des collants 100 % recyclés et 100 % fabriqués en France, la start-up auxerroise s’est déjà lancée dans la production textile : « Comme nous avions une chaîne de production quasiment en interne, nous avons produit 10.000 maillots de bain fabriqués en France et recyclés que nous avons vendus en marque blanche à un partenaire pour ne pas se soucier des canaux de distribution. »
Une expérience renouvelée pour l’été 2022 avec 15.000 produits de nouveau commercialisés en marque blanche. « Nous nous sommes dits qu’après deux ans d’expérience, nous allions produire pour nous-même et commencer à pénétrer le marché en 2023 », confie la jeune entrepreneure de 32 ans. Des maillots de bain aux chaussettes 100 % recyclées et fabriquées en France, Ecollant souhaite produire avec une analyse du cycle de vie précise, une étude de durabilité et de faisabilité, des produits destinés aux femmes. « L’idée étant d’avoir une marque commerciale qui va commencer à se faire connaître en 2023, grâce à des produits en petite quantité et en collections capsules, pour être prêts lorsque nos collants arriveront en 2025 ou 2026. »