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Emmanuel Macron à l’écoute des magistrats dijonnais

Politique. En visite à Dijon, le Président de la République s’est rendu à la Cité judiciaire pour s’entretenir avec les magistrats, après avoir rencontré les élèves de l’école de gendarmerie et avoir écouté deux victimes de violences sexistes et sexuelles.

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Emmanuel Macron à l'écoute des magistrats dijonnais
Isabelle Rome et Emmanuel Macron ont rencontré les acteurs de la chaîne judiciaire aux côtés du procureur de la République Olivier Caracotch et du président du tribunal judiciaire Bruno Laplane. (Crédit : Arthur Deballon / Pool)

C’était un programme chargé qui attendait le Président de la République, vendredi 25 novembre. Emmanuel Macron s’est en effet rendu à Dijon avec le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Isabelle Rome. Après une première séquence à l’école de gendarmerie où il a participé avec les élèves à un atelier sur la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales, Isabelle Rome et Emmanuel Macron se sont rendus à la cité judiciaire pour rencontrer des victimes de violences et échanger avec les acteurs de la chaîne judiciaire.


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« Je ne lâcherai pas. Vous pouvez compter sur moi, j’entends l’urgence et les besoins », a-t-il tenu à rassurer les quelques avocats venus l’accueillir devant la salle des pas perdus, l’interrogeant sur les délais de la justice qu’ils jugent trop long. « On se demandait si 18 mois pour une question d’indemnisation ce n’était pas trop », avait notamment demandé l’un d’eux, à qui le chef d’État a répondu, un brin irrité : « Il y a un travail d’augmentation des moyens, c’est ce qu’on fait. Mais il y a aussi un travail de réorganisation au tribunal... Chacun doit faire sa part de travail ! ».

Plus de moyens pour la justice

Après avoir entendu le président du tribunal judiciaire Bruno Laplane et la présidente du tribunal correctionnel Hélène Cellier, le procureur de la République Olivier Caracotch et son adjoint David Dufour, le bâtonnier de l’ordre des avocats Jean-Philippe Schmitt et les juges Alexandra Morot (Libertés et Détention), Hervé Beneton (Affaires familiales) et Cécile Cuenin (Application des peines), la greffière au juge aux affaires familiales Annie Monnot, ainsi que la directrice de France victimes 21 Orane Duchatel, le locataire de l’Élysée a tenu à rassurer les magistrats : « Entre 2016 et 2023, le budget de l’aide aux victimes a augmenté de 115 % et de plus de 130 % pour les violences intrafamiliales. On a mis les moyens, maintenant il faut continuer à poursuivre nos efforts. » Interrogé notamment par le bâtonnier Jean-Philippe Schmitt sur les moyens financiers, Emmanuel Macron affirme que « les 105 contractuels attitrés dans les juridictions spécifiquement dédiées aux luttes contre les violences intrafamiliales seront pérennisés pendant trois ans. Et nous allons continuer à créer des postes, à la fois de magistrats, de greffiers et de contractuels ».

Vers une juridiction spécialisée ?

Le chef de l’État a profité de cette rencontre pour soulever la question de la création d’une juridiction spécialisée dans les violences intrafamiliales, sur le modèle de ce qui est actuellement fait en Espagne. « La Première ministre a mandaté deux parlementaires pour travailler sur ce sujet, les conclusions seront rendues le 28 mars, ce qui nous permettra de parachever une décision avant l’été », annonce-t-il. Enfin, la formation a aussi été mise sur la table : « Nous allons regarder, avec Madame la ministre [Isabelle Rome, Ndlr] à concentrer les premiers apports en sortie d’école et les augmentations de moyens sur des stratégies comme les procédures simplifiées pour répondre encore plus rapidement et plus efficacement en termes de main d’œuvre. On va essayer de changer la réalité de votre quotidien. »