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Bâtir une filière régionale des biothérapies

Santé. Sous l’impulsion de la région Bourgogne Franche-Comté, les premières Assises des biothérapies et de la bioproduction ont réuni les acteurs régionaux de ces secteurs. L’ambition est de co-construire avec ces entreprises de la biotech une véritable filière, plus identifiable, ambitieuse et structurée alors que la France veut se positionner comme leader européen des biothérapies et de la bioproduction.

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  • Photo des premières Assises des biothérapies
    Les premières Assises des biothérapies qui ont rassemblé des acteurs régionaux de la filière autour de tables rondes, d’ateliers... (Crédit : JDP)
  • Photo de Nicolas Paris
    Nicolas Paris, pdg de Gilson - fabricant de consommables pour laboratoires - et directeur général du cluster BioForward Wisconsin, grand témoin invité de ces premières Assises des biothérapies. (Crédit : JDP)

C’est une véritable offensive de marketing territorial que mène actuellement la région BFC. Après une opération de visibilité auprès d’investisseurs engagés dans des stratégies de retournement (lire l’article), c’est vers les acteurs de la biotech que le conseil régional s’est tourné le temps de ces premières « Assises des biothérapies et de la bioproduction », avec pour objectif final de co-construire une filière plus structurée qui permettra d’identifier la région comme pôle d’excellence de ces secteurs à haute valeur ajoutée, porteurs d’attractivité et créateurs de richesse (voir l’encadré ci-dessous).

« Nous avons la volonté de bâtir une filière d’excellence par la structuration, comme nous l’avons fait pour l’agroalimentaire et l’automobile avec celles et ceux qui font la valeur de cette filière », confirme Nicolas Soret, vice-président régional en charge, notamment, du développement économique.

Cette journée qui s’est déroulée le 13 mars dernier s’est concrétisée dans une « feuille de route stratégique ». « Il y a un enjeu crucial dans cette feuille de route », a affirmé le préfet de région, Franck Robine, qui salue le « volontarisme » de la collectivité ainsi que les bons résultats du territoire quant aux appels à projets (18 projets régionaux retenus dans le cadre de France 2030), « des projets de très grande valeur, dont dix sont des projets relevant de la stratégie des biothérapies ou de la bioproduction ».

Organisation éclatée

La région BFC fourmille d’entreprises de la biotech et de la medtech, une myriade organisée en deux technopôles santé (Temis-Santé à Besançon et Santenov à Dijon) ; le projet Campus II porté par Dijon métropole ; des clusters (cluster PMT-Santé, porté par la région BFC et Grand Besançon Métropole ; cluster TIS pour « technologies innovantes de la santé » dans le nord Franche-Comté) ; le Groupement d’intérêt économique Pharma’Image (imagerie médicale) ; l’association Prométhé (filière de médecine nucléaire) ou le Pôle BFCare regroupant une cinquantaine d’entreprises de la chimie fine, pharmaceutique et cosmétique... Des branches organisées logiquement autour des intérêts stratégiques de chacune d’elles mais qui de fait, rend plus complexe la possibilité de parler d’une seule voix : « Il faut être capable de travailler ensemble, ce qui n’est pas encore tout à fait le cas », constate Franck Robine.

Ambition européenne

Il y a en effet nécessité à bâtir une filière structurée, où le dialogue est fluide, pour que la région BFC tienne sa place dans les territoires sur lesquels la France veut s’appuyer pour gagner, c’est là l’ambition du Plan innovation santé 2030, la place de leader européen des biothérapies et des bioproductions. « Il nous faut connecter l’amont de l’aval, de la recherche fondamentale à l’industrialisation par les transferts de technologie », assène Anne Jouvanceau, coordinatrice de la stratégie d’accélération biothéréapies bioproductions en thérapies innovantes au sein de l’Agence de l’innovation en santé. Cette ambition de dialogue et de structuration peut-elle se concrétiser aisément ? La présence de très nombreux acteurs des biothérapies et de la bioproduction semble en tous cas montrer leur intérêt.

Et puisque rien ne vaut l’exemple pour convaincre, ces premières Assises avaient invité un grand témoin en la personne de Nicolas Paris, pdg deGilson Inc. (consommables pour laboratoires). Ce natif de Haute-Saône a effectué la majorité de sa carrière aux États-Unis, dans le Wisconsin plus précisément, un état rural du nord-est, fort de son agriculture, de son industrie (bois, papier) mais qui possède également un écosystème autour de la santé dont Nicolas Paris assure la direction générale, le cluster BioForward Wisconsin.

Le Wisconsin, modèle pour la BFC ?

Il en est convaincu : la région BFC et le Wisconsin ont beaucoup en commun et la stratégie mise en œuvre dans l’État américain a de quoi inspirer localement les acteurs régionaux de la filière biotech : « La problématique, les enjeux et les atouts sont les mêmes », assure Nicolas Paris, qui raconte comment le Wisconsin a su élire ses réelles potentialités d’excellence pour y concentrer ses forces - « On ne fait pas grand-chose avec un peu de tout » - avant de détailler les points d’étape d’une filière régionale performante : « Un projet fédérateur, au service du patient, qui met son ambition à l’échelle de l’Europe. Il convient d’en définir les réelles opportunités, profiter du support qui vous est offert par l’État et la région. Vous avez, a-t-il conclu, un bijou entre les mains ! »