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L’aviation de demain s’invite à Dijon

Écologie. Le Tour zéro émission des aéroports de l’Est a fait étape à Dijon, lundi 3 avril. L’occasion de présenter les solutions d’aviation décarbonée d’aujourd’hui et de demain.

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Photo de l'avion 100% électrique Velis de Pipistrel
L’avion 100% électrique Velis de Pipistrel a fait le tour des aéroports de l’Est de la France gérés par Edeis. (Crédit : Edeis)

Le brouillard dijonnais aura finalement eu raison de l’avion 100% électrique que devait accueillir l’aéroport Dijon Bourgogne, lundi 3 avril. Après être passé par Reims, Troyes et Auxerre et avant de s’envoler pour Chalon-sur-Saône, le Vélis s’est finalement posé avec quelques heures de retard sur le tarmac dijonnais, point d’étape du Tour zéro émission des aéroports de l’Est.

Pas de quoi déstabiliser toutefois les équipes d’Edeis - gestionnaire desdits aéroports et de 12 autres en France métropolitaine, ainsi qu’à Mayotte et à Saint-Martin - qui recevaient entre autres des chefs d’entreprises du Medef pour leur présenter l’aviation d’aujourd’hui et de demain.

Depuis le départ de la dernière compagnie aérienne, si l’aéroport Dijon Bourgogne ne propose plus de vols commerciaux, l’aviation d’affaires rythme les mouvements, aux côtés des vols sanitaires et de l’aviation générale.

Pour preuve de l’intérêt de cette plateforme pour l’aviation d’affaires, l’installation récente de la compagnie Fly7 (https://journal-du-palais.fr/au-sommaire/entreprises/l-aeroport-dijon-bourgogne-developpe-l-aviation-d-affaires).

Électrique et hydrogène en ligne de mire

Cet évènement était ainsi l’occasion de présenter le Vélis, un avion léger biplace 100% électrique fabriqué par le constructeur slovène Pipistrel. Certifié en 2020, cet aéronef a déjà convaincu puisqu’il y en aurait une centaine en Europe dont un tiers en France.

Si le prix peut paraître élevé - de l’ordre de 200.000 euros -, ses coûts de maintenance sont bien inférieurs et son impact environnemental est sans précédent.


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Seul bémol, l’autonomie qui ne dépasserait pas les 45 minutes de vol. « Un nouveau pack batterie est annoncé pour 2023, avec 1h10 d’autonomie et les perspectives pour 2025-2026 annoncent une autonomie de trois heures », tient toutefois à rassurer Olivier Pallier, pilote et exploitant d’un Vélis.

Si Edeis affirme que « c’est sur des aéroports comme le nôtre que l’aviation de demain va se développer », les organisateurs de l’évènement avaient pour l’occasion convié la start-up toulousaine Beyond Aero.

« Notre vocation est de construire un avion d’affaire léger, entre le PC-12 et le PC-24, à propulsion électrique hydrogène via une pile à combustible », détaille Irwin Kerboriou, responsable des infrastructures aéroportuaires et de la RSE chez Beyond Aero.

D’après leurs études, plus de 80 % des clients de l’aviation d’affaires ne parcourraient pas plus de 1.500 kilomètres. Aussi l’entreprise créée en décembre 2020 par trois ingénieurs et qui emploie aujourd’hui 25 collaborateurs imagine un avion avec une autonomie de 1.600 kilomètres et pouvant embarquer six passagers.

Après deux tours de financement et près de 10 millions d’euros levés, Beyond Aero présentera l’architecture de son avion au Bourget entre le 19 et le 25 avril, avec pour objectif de le commercialiser dès 2028.