L’Union européenne « devra être prête à intégrer de nouveaux pays membres d’ici 2030 », a précisé Charles Michel - le président du Conseil européen lors du forum stratégique qui a eu lieu à Bled (Slovénie) le 28 août 2023.
Le Président Emmanuel Macron s’est récemment prononcé sur le sujet en indiquant que le contexte international actuel « fait courir le risque d’un affaiblissement de l’Occident et plus particulièrement de notre Europe, en conséquence, l’Union européenne doit accepter plus d’intégration ». Selon Christoph Quarez du Comité économique et social européen « La politique d’élargissement est l’un des principaux outils de la politique étrangère et de sécurité », et contribue à l’indépendance de l’Europe.
Actuellement, cinq pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) sont candidats à l’adhésion à l’UE. Le Kossovo n’a pas obtenu ce statut à l’heure actuelle. Pour certains d’entre eux, comme la Serbie, les négociations ont débuté il y a plus de dix ans.
L’Ukraine et la Moldavie ont obtenu leur statut de candidat en juin 2022 à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Bien que le président ukrainien réclame l’ouverture des négociations d’adhésion, dès la fin de l’année 2023, une telle décision requiert toutefois l’approbation des 27 États membres membre de l’union. La Commission européenne proposera des recommandations à l’automne sur le sujet.
En conséquence, le président du Conseil européen a insisté sur le besoin de fixer un calendrier et des objectifs clairs, pour que tant les institutions européennes que les pays candidats soient prêts. À ce titre et afin de ne pas entraver le fonctionnement, les politiques européennes et leurs budgets correspondants, certaines réformes s’avèrent nécessaires avant le prochain élargissement. Les États membres devront statuer par exemple sur le renoncement au vote à l’unanimité au profit du vote à la majorité qualifiée.
« Il nous faut une certaine audace pour accepter plus d’intégration sur certaines politiques, peut-être d’ailleurs plusieurs vitesses de cette Europe », a reconnu récemment Emmanuel Macron, à ce sujet. Ainsi, une nouvelle approche d’« intégration progressive » a également été suggérée.
Celle-ci permettrait aux pays candidats d’entamer leur participation à certaines politiques européennes (défense et sécurité) dès qu’ils sont prêts et ce même s’ils ne remplissement pas encore les critères de Copenhague pour intégrer l’Union européenne.
De ce fait, Charles Michel a annoncé que l’élargissement sera au centre des débats du prochain Conseil européen, prévu le 14-15 décembre 2023 et qu’un sommet UE-Balkans occidentaux y sera « adossé ».