Les ventes aux sociétés ont soutenu le marché automobile français au premier semestre avec un accroissement significatif de la part des hybrides et des hybrides rechargeables.
À quelle date les véhicules thermiques seront-ils définitivement interdits à la vente ? En 2035, a tranché sans nuance la Commission Européenne. Les plus radicaux militent même pour avancer la date à 2030. À plus courte échéance encore, la mise en place en 2025 des Zones à faibles émissions (ZFE) dans une cinquantaine d’agglomérations de plus de 150 000 habitants risque d’exclure des villes 26 millions de voitures. Pour ce qui concerne les entreprises, la loi d’Orientation des mobilités (LOM) de 2019 a déjà imposé aux sociétés de plus de 50 salariés des quotas de véhicules propres émettant moins de 60g/km de CO2 lors des renouvellement de leur flotte. Une part qui atteindra 50% en 2030.
Ces perspectives conjuguées pèsent sur les choix automobiles des entreprises. Leurs décisions sont d’autant plus importantes que depuis le début de l’année, les ventes aux sociétés soutiennent un marché des particuliers qui peine à s’affranchir des effets de la crise sanitaire. Sur le seul mois de juin, le recul est de 32% alors que celui des entreprises ne baisse que de 7%. Plus réservés que les clients particuliers vis à vis des modèles électrifiés, les sociétés ne restent pas à l’écart de la tendance générale. Il y a quatre ans, les flottes de leurs voitures particulières (VP) étaient massivement constituées de diesel : 77%. Un niveau tombé à 40%, compensé principalement par des modèles essence dont la part a quasiment doublé : de 17% à 31%.
Depuis l’an dernier, les hybrides et les hybrides rechargeables ont accentué leur présence dans les parcs des entreprises, une évolution mise en évidence par AAAData, expert en données dans les secteurs de la consommation. Le volume des hybrides de toutes catégories a augmenté de façon rapide : 4% en 2017, 16% l’an passé et 24% depuis le début de l’année. Une évolution profonde. La part des 100% électriques n’a pas suivi la même courbe ascendante que sur le marché des clients particuliers et reste limitée à 5% contre à peine 1% en 2017.
Cela s’explique par les besoins spécifiques des sociétés avec un fort kilométrage annuel et la recherche d’un coût total d’utilisation le moins élevé possible. Ces contraintes s’exercent encore davantage pour les utilitaires, ce qui explique un taux de dieselisation de 88% (95% en 2017). Les nombreux lancements d’utilitaires légers électrifiés ou 100% électriques, en particulier des constructeurs français qui règnent en maîtres sur le marché national, devraient changer la donne rapidement.