Contrôle technique : les VUL mauvais élèves
En 2020, les utilitaires légers ont été de plus en plus nombreux à être recalé au contrôle technique. Plus de 28 % des plus de 10 ans ont été contraints à une contre-visite. L’entretien des véhicules utilitaires légers (VUL) est-il négligé ? C’est ce que semble indiquer les statistiques du contrôle technique 2020. Une dégradation dont s’alarme le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) qui parle de « chiffres particulièrement préoccupants ». D’autant plus que les VUL sont fortement sollicités : kilométrage important, surcharge fréquente, multiples conducteurs…
En 2020, 10,48 % des utilitaires légers de moins de quatre ans ont échoué au contrôle technique et ont été contraints de passer une contre-visite. C’est deux fois et demie plus que les voitures particulières (4,28 %). Entre quatre et sept ans, le taux d’échec grimpe à 14,29 %. Il monte à 18,7 % pour les VUL de 7 à 10 ans et culmine à 28,31 % pour les plus de 10 ans. Pour le CNPA qui relaie ces données, la situation est sérieuse et constitue « une source de précarité et de danger si ces véhicules ne sont pas entretenus de façon régulière. »
Autre point négatif, le contrôle obligatoire de la pollution effectué annuellement en alternance avec le contrôle technique. C’est encore pire puisque les propriétaires des VUL s’en exonèrent de plus en plus. Sur 2,5 millions d’utilitaires ayant passé le contrôle technique en 2019, seulement 1,246 million s’est présenté en 2020 pour effectuer le contrôle de leurs émissions polluantes. À peine plus de la moitié et un recul de plus de 21 % par rapport à la période précédente. Le constat est édifiant. Autant dire qu’ils se contrefichent de ces obligations réglementaires et ne craignent pas vraiment les sanctions qui pourraient en découler. Il serait intéressant de connaître le nombre de ceux qui se sont fait verbaliser pour s’être exonérés de ce contrôle. Pas beaucoup sans aucun doute.
Comme le souligne le CNPA, cela constitue pourtant « un enjeu majeur dans le contexte de la mise en place des Zones à Faibles Émissions ». Avec le risque de voir des voitures correctement entretenues mais classées en Crit’Air 3 ou 4 interdites des centres-villes alors que des VUL ultra-polluants et dangereux pourront y circuler librement en toute impunité. DM