Finalement : pas de bus à hydrogène à Dijon
Conséquence directe de la liquidation judiciaire de McPhy, fournisseur de l’électrolyseur de la station hydrogène dijonnaise, la Métropole doit revoir sa copie quant à ses objectifs de décarbonation. Jeudi 18 décembre, en amont d’une session du conseil métropolitain, François Rebsamen, président de la collectivité, a annoncé (selon une information de nos confrères d’Info Dijon) des « révisions profondes » concernant le renouvellement de la flotte de 172 bus et l’approvisionnement des bennes à ordures ménagères.
« McPhy a fourni un électrolyseur qui ne fonctionne pas », a déploré l’élu, ce qui entraîne la « faillite » de Dijon Métropole Smart EnergHy, (DMSE) une co-entreprise publics privés détenue par Engie Solutions (40,55 %), Inthy (25,22 %), Dijon métropole (24,23 %) et Ademe Investissement (10 %). DMSE portait les investissements de l’infrastructure hydrogène, c’est-à-dire la station de production et de distribution, et se rémunérait en fournissant de l’hydrogène vert aux véhicules.
Côté chiffres, sur les 100 M€ projetés, 30 % était dédiés à la construction des deux stations d’hydrogène (une seconde était prévue au sud de Dijon, à côté du site de maintenance de bus et de tramway, et devait voir le jour en 2026) et 70 % pour le renouvellement des bennes et des bus à hydrogène. En juin 2024, les subventions totales mobilisées sur le projet représentaient plus de 24 M€, dont 13,6 M€ pour la construction des deux stations. 8,1 M€ avait été débloqués pour les bus à hydrogène.
Une solution de mobilité aujourd’hui abandonnée « cette nouvelle perspective écologique n’a pas rencontré son équilibre économique, a précisé François Rebsamen. On a subi beaucoup de contrecoups, notamment la liquidation de Van Hool, (dès le lancement de la station, Ndlr), auprès duquel on avait commandé 27 premiers bus à hydrogène au coût unitaire d’1,25 M€. Nous avions fait une avance de 800.000 € et nous sommes en pourparlers avec le liquidateur pour la récupérer ». L’avenir est envisagé avec des bus électriques et hybrides à agrocarburant fabriqué à partir d’huiles végétales, résiduelles ou de déchets, pour un coût unitaire oscillant entre 600 et 800.000 €.
Dijon Métropole maintient toutefois son objectif de faire rouler des bennes à ordures ménagères à l’hydrogène, pour le premier semestre 2026. « tout ce qu’on a installé sur la station hydrogène fonctionnera mais nous allons nous faire livrer en hydrogène (des filiales d’Air liquide ou d’EDF sont sur les rangs. Ndlr). Ce sera comme une station-service d’hydrogène et ce ne sera pas de la production locale d’hydrogène comme c’était prévu ».